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BULLETIN DE SITUATION HYDROLOGIQUE

  10 septembre 2003

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10 septembre 2003

SITUATION CLIMATIQUE
A l'échelle régionale
Précipitations brutes
Précipitations efficaces

COURS D'EAU
Débits
Qualité
Situation piscicole

EAUX SOUTERRAINES

BARRAGES

RESTRICTIONS D'USAGE

La qualité des cours d'eau


En Franche - Comté :

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En Bourgogne :

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En Rhône - Alpes :

La rivière Ain a fait l’objet d’une vigilance accrue de la cellule d’alerte. Le fonctionnement de la cellule d’alerte de l’Ain s’est poursuivi au rythme d’une réunion par semaine et d’une conférence téléphonique quotidienne, y compris les week-ends et jours fériés. Tous les partenaires se sont remarquablement impliqués. Le retour d’expérience et les observations de terrain ont permis une gestion efficace du milieu. Les poissons n’ont pas subi de mortalité massive, mais les changements de comportement traduisent un stress qui implique une vigilance vis-à-vis de toute perturbation supplémentaire, telle qu’une montée brusque de débit. EDF a accepté un soutien d’étiage à l’aval du barrage de l’Allement à 6,5 m3/s, débit qui est passé à 12 m3/s le 31 août suite aux pluies. La démarche efficace de la cellule d’alerte de l’Ain a par ailleurs inspiré le contenu des cahiers des charges de suivis complémentaires appliqués aux rejets des centrales nucléaires suite à l’arrêté interministériel dérogatoire du 12 août 2003. Ces suivis seront poursuivis jusqu’à fin septembre 2003. Un comité de pilotage régional a été mis en place pour suivre les impacts environnementaux des activités énergétiques sur le fleuve Rhône. Une attention particulière est portée au niveau des rejets des centrales nucléaires de Rhône- Alpes : Bugey, Saint Alban et Tricastin. Des investigations complémentaires à celles des suivis pérennes ont été préconisées. Elles consistent essentiellement en un examen de l’aspect sanitaire des poissons, des mesures amont–aval de l’ammoniaque, des analyses bactériologiques, des campagnes supplémentaires d’échantillonnage d’algues et d’invertébrés et éventuellement des analyses de toxines secrétées par les algues bleues. Une vigilance quotidienne est assurée sur le terrain par l’observation du comportement des poissons au droit de chaque site. L’oxygène et de la température sont les indicateurs de base qui couplés avec les observations de terrain permettent de détecter d’éventuels effets de perturbation du milieu. Les investigations physico-chimiques du RNB ont été interrompues sur les cours d’eau autres que le Rhône et la Saône pour le mois d’août.

En Languedoc - Roussillon :

Les zones où l’état du milieu est le plus critique concernent tous les bassins versants de la Lozère (Tarn, Lot, Truyère, Gardons supérieurs), les bassins des Gardons, de la Cèze (Gard), les cours d’eau de la Montagne Noire audoise. Les bassins de l’Orb et de l’Hérault ont été moins atteints par les baisses des débits, mais toutefois, pour le département de l’Hérault, l’Agout et la Lergue ont souffert. Les cours d’eau des Pyrénées Orientales ne présentent pas de problème. En juillet et en août 2003, les mortalités des peuplements ont été constatées plusieurs dizaines de fois en Lozère : Tarnon, bassin de l’Ardèche, des Gardons , Chapeauroux. Mortalités des peuplements signalées dan la Vis à Alzon (assec), dans les cours d’eau audois : Lauquet, Cesse, Alzeau, Orbiel, dans le Gardon à Ners (30). Mortalités non liées à la baisse des débits (mort/anoxie), ou aux assecs : mortalité d’anguilles dans le fleuve Hérault (34), paraissant corrélée à une parasitose et survenant en été ; Canal du Midi (Béziers) : mortalité due à une pollution industrielle. Des développements importants d’algues filamenteuses ont été notés dans la Lergue, La Mare, le Jaur, l’Orb en aval de Bédarieux, et sur l’ensemble des cours d’eau du département du Gard. Les conséquences des pertes de stock piscicoles, surtout pour les salmonidés, risquent de se manifester pendant plusieurs années. Les cyprinidés, en raison de leur forte résilience reproductrice et de leur plus faible exigence thermique sont beaucoup moins fragiles que les salmonidés. L'état des stocks piscicoles sera vérifié à l’occasion des suivis ichtyologiques du Réseau Hydro biologique et piscicole (RHP). Des arrêtés de suspension de la pêche ont été pris dans les départements du Gard et de la Lozère et concernent les cours d’eau de 1ère catégorie.

Evolution de l’état des milieux : après les précipitations du mois d’août, une légère amélioration de l’état des cours d’eau a été notée au nord de la Lozère, en particulier pour les bassins de la Truyère, du Bès et de l’Allier. Sur l’ensemble de la région, en raison de la baisse des températures en septembre, les risques de mortalités sont peut-être moins importants mais demeurent si les conditions actuelles perdurent. D’un point de vue général, pour une meilleure gestion de la ressource en eau tenant compte de la préservation des milieux aquatiques, des économies d’eau pourraient être réalisées et réinjectées dans le milieu naturel, enfin des dérivations d’eau de surface sont inutilisées, coulent en permanence quasiment pour rien, ou comportent des pertes conséquentes. Le projet « IRRIMIEUX » est à améliorer ( Pyrénées Orientales ). Une réflexion est à mener dans ce sens.

En Provence - Alpes - Côte d'Azur :

Un certain nombre de bassins connaissent des situations critiques quant à l’état du milieu et des peuplements : l’Arc, l’Huveaune, les petits affluents de l’est du Rhône, (Lez : mortalités constatées, l’Ouvèze, l’Aigues, la Meyne : mortalité consécutive à pollution, Calavon : mortalités/assec ) ; les affluents de la Durance moyenne (Asse, Bléone, Largue, Sasse,…), bassins des Buech. Des mortalités ont été signalées dans la Luye (assecs et autre mortalité due à des rejets de substances polluantes ). Mortalité de la population d’écrevisse à pieds blancs du ruisseau Camandre (Var). Situation critique également pour les cours d’eau de l’ouest des Alpes Maritimes, bassin supérieur du Verdon (Lane) ainsi que ceux des bassins de Roya et Bévéra ; également pour les cours d’eau de la Corse du Sud et les petits affluents. Cependant, la situation est contrastée car, sur certains secteurs, l’état hydrologique est beaucoup moins sévère qu’il ne l’était aux périodes de sécheresse antérieures ( année 2000 par exemple). C’est le cas localement pour le Vaucluse de la rivière l’Auzon, dont les zones de sources présentent encore un écoulement. La Sorgue n’est pas affectée par un étiage très prononcé. Pour le département du Var, la totalité du linéaire asséché est d’environ 80 km alors qu’il était de 230 km en 2000 ; l’Issole s’est beaucoup moins asséchée que l’an dernier. Un certain rétablissement des débits a été noté en zone montagneuse (Ubaye) suite aux orages, avec cependant des perturbations dues à des coulées de boues (mortalités de truite/Ubaye). L’amélioration de l’état des milieux n’est pas très importante et dans ces zones de montagne, les eaux sont turbides. Les cours d’eau salmonicoles ont subi une désaffection de la part des pêcheurs. Actions conservatoires menées à la demande des collectivités piscicoles : un arrêté de suspension de la pêche (bassin du Buech/Hautes Alpes ) a été pris. Les pêches de sauvetage ont été difficiles à mettre en œuvre de façon généralisée, en raison localement des températures élevées de l’eau induisant des risques de mortalité des peuplements transférés. Les problèmes signalés (Alpes Maritimes, autres secteurs,…) concernent les réseaux d’irrigation gravitaire plutôt en mauvais état (pertes), ainsi que la multiplication des prélèvements des riverains avec la mise en place de pompes individuelles. Une réflexion générale est à conduire avec des mesures concrètes en vue de réaliser des économies d’eau. La restitution de ces débits dans le milieu aquatique améliorera sa fonctionnalité.

En Corse :

Le bilan réalisé à partir des résultats d’analyses reçus à ce jour montre pour 80 % des points contrôlés dans le cadre des réseaux de suivi de la qualité des rivières (réseau national de bassin, réseau complémentaire de bassin et réseau complémentaire régional), une qualité physico-chimique de l’eau, bonne à très bonne. Il s’agit des points sur des cours d’eau naturels ou faiblement anthropisés. On note pour la moitié des points, un léger déficit en oxygène de l’eau corrélatif d’une température élevée et d’un débit faible, déficit habituellement constaté lors d’étiages sévères. Il faut signaler une amélioration très nette de la qualité du cours du Tavignano par rapport aux années antérieures qui témoigne probablement d’un traitement meilleur des eaux usées de l’agglomération de Corte. Des déficits graves en oxygène dissous sont constatés dans les cours d’eau pratiquement asséchés naturellement ou à la suite de prélèvements d’eau importants (Oso, Cavo, Sagone). Dans ces milieux, le débit est très faible et la rivière asséchée n’a plus d’écoulement continu, seuls quelques filets ou trous d’eau subsistent dans le lit mineur. La pollution par les matières azotées affecte différemment quelques embouchures réceptrices de rejets domestiques (Fium’Orbo, Cavo, Stabiaccio). Les concentrations en nitrates dans la Restonica traduisent l’impact de la pression touristique dans le bassin versant de la rivière ; ils favorisent le développement d’algues filamenteuses vertes sur tout le cours supérieur de ce torrent d’altitude sensible aux variations de la qualité physico-chimique de l’eau. Le cours inférieur et l’embouchure du Stabiaccio, milieu saumâtre non alimenté en eau douce par la rivière entièrement asséchée dans son cours moyen, est très gravement pollué depuis plusieurs années par des rejets multiples dont le rejet des eaux usées de la ville de Porto Vecchio qui, malgré un très bon rendement de la station de traitement, constitue l’impact majeur en été. Cette année, comme plusieurs fois par le passé, une mortalité massive de poissons s’est produite au début du mois de Juillet. Sur le plan bactériologique la situation est plutôt satisfaisante puisque 56 % des points sont exempts de pollution par les micro-organismes et 27 %, faiblement pollués, sont de qualité acceptable pour la baignade et les loisirs aquatiques. La pollution enregistrée sur le cours inférieur de la Restonica semble confirmer l’impact de la fréquentation touristique particulièrement élevée dans le bassin versant de cette rivière.


rdbmp.gif (1914 octets) Action concertée dans le cadre du Réseau de Bassin Rhône - Méditerranée - Corse