transp.gif (49 octets)transp.gif (49 octets)

BULLETIN DE SITUATION HYDROLOGIQUE

  14 mai 2002

spacergauchebleuenv.jpg (683 octets)

   
Accueil du Bulletin du
14 mai 2002

SITUATION CLIMATIQUE
A l'échelle régionale
Précipitations brutes
Précipitations efficaces

COURS D'EAU
Débits
Qualité
Situation piscicole

EAUX SOUTERRAINES

BARRAGES

RESTRICTIONS D'USAGE

La situation des nappes

Carte du bassin

... en Franche - Comté
... en Bourgogne
... en Rhône - Alpes
... en Languedoc - Roussillon
... en Provence - Alpes - Côte d'Azur
... en Corse


En Franche - Comté :

En mars, les aquifères franc-comtois, déjà très hauts à la fin du mois de février, poursuivent très localement leur montée durant les premiers jours du mois. Ce phénomène est particulièrement net sur les nappes d'accompagnement des basses vallées des cours d'eau où les maxima sont atteints le 3. La décrue s'amorce ensuite dans toute la région, seulement interrompue le 20 par une reprise temporaire de la recharge. La décrue est assez sensible dans les nappes d'accompagnement des cours d'eau, les aquifères fluvio-glaciaires réagissent modestement.

Dans la nappe profonde du Sundgau, comme chaque année au printemps, c'est l'étiage au piézomètre de Florimont (décalé d'environ 6 mois par rapport aux précipitations efficaces). Il ne va pas tarder à remonter suite aux précipitations efficaces de l'hiver 2001/2002. Cet étiage 2002 est l'étiage le plus haut jamais enregistré depuis la pose de l'enregistreur en 1994. Pour mémoire, les hautes eaux précédentes durant l'été 2001 (suite aux précipitations efficaces de l'hiver 2000/2001) étaient les plus hautes eaux depuis 1994. La baisse, depuis le maximum de l'été 2001, est d'environ 15 cm.

Un mois d’avril comme on en a rarement vu, tous les niveaux piézométriques sont à la baisse. Cet abaissement est remarquable de régularité, les nappes d’accompagnement comme les aquifères fluvio-glaciaires perdent 50 cm durant la période ; les aquifères karstiques et les nappes profondes répondent de la même façon, mais avec des amplitudes variables.

Les aquifères franc-comtois étaient fin avril bien bas pour la saison, et si les pluies intenses enregistrées début mai n’étaient pas déjà connues, ce bulletin aurait bien imprudemment conclu à l’amorce d’un étiage précoce et redoutable. Il peut encore venir …

En Bourgogne :

En mars, les nappes accusent le déficit pluviométrique. Elles sont toutes en baisse. Avec la montée des températures et les besoins liés au démarrage de la végétation, seules des précipitations très importantes pourraient maintenant inverser la tendance. La succession d’années pluvieuses a placé la majeure partie des nappes à un niveau élevé ce qui masque la faiblesse de la recharge hivernale, lorsque celle-ci a eu lieu. La précocité du renversement de tendance pourrait amener certaines nappes à des niveaux assez bas en fin de saison même s’il est encore un peu tôt pour se prononcer de manière catégorique.

La nappe de Dijon-Sud est particulièrement représentative de l’évolution hydrogéologique 2001/2002 : la baisse des niveaux, commencée à une cote exceptionnellement élevée, n’a marqué qu’une courte pause le mois dernier. Avec deux mois d’avance sur le calendrier habituel, la vidange de la nappe devrait rejoindre rapidement les niveaux moyens qu’elle avait quittés il y a longtemps.

Plus on descend vers le sud, plus le déficit pluviométrique se fait sentir : les aquifères dont les réserves sont faibles montrent une vidange extrêmement précoce. On devrait donc observer partout des niveaux inférieurs aux normales saisonnières à l’entrée de l’été.

La faible pluviométrie d’avril, exceptionnellement faible, accentue encore le déficit observé tout au long de l’hiver et met fin à l’incertitude qui prévalait depuis deux mois quant à l’évolution des nappes souterraines. Il est maintenant certain que l’hiver 2001-2002 n’aura permis aucune recharge dans la majeure partie des aquifères bourguignons. Tous les enregistrements indiquent une baisse sensible des niveaux même si on constate des différences sensibles dans l’avancement de la vidange. Les nappes les plus inertielles, comme celle de Dijon-Sud, ont peu réagi aux petits épisodes pluvieux de l’hiver. Après une courte pause, la vidange 2001 s’est poursuivie et devrait continuer jusqu’à l’automne. Les relevés de niveau qui évoluaient sur la courbe de fréquence vicennale (période de retour 20 ans) sont maintenant très proches de la moyenne. La précocité de la vidange laisse penser que l’on pourrait atteindre des niveaux très bas en fin de saison. Ceci est encore plus valable pour les petites nappes disposant de peu de réserves ou trop inféodées à des cours d’eau voisins, la Tille à Spoy ou les calcaires du Mâconnais sont deux aquifères assez représentatifs de cette catégorie. On y note déjà des valeurs quinquennales sèches alors que les prélèvements, agricoles entre autres, restent encore très modestes. Ces nappes sont néanmoins plus enclines à réagir à des épisodes pluvieux violents.

Bien qu’il n’y ait pas encore de problèmes sur les eaux souterraines (on est actuellement à des cotes moyennes), la précocité de la vidange laisse penser qu’on va connaître quelques difficultés à l’étiage. Il convient donc de surveiller attentivement la pluviométrie afin d’anticiper leur apparition.

Les nappes ont entamé leur vidange avec plusieurs semaines d’avance mais le niveau de départ très élevé a masqué le phénomène

En Rhône - Alpes :

A la fin avril, les niveaux des nappes de la région sont généralement inférieurs à la normale, et même déjà très bas pour celles dont l'alimentation dépend principalement des précipitations. La période mars-avril reste exceptionnellement sèche et la situation estivale risque d'être très critique dans la plaine de Bièvre-Valloire, la plaine de l'Ain et les vallées de la Saône, du Garon et de la Drôme, d'autant plus que les prélèvements pour l'irrigation ont déjà commencé dans certains secteurs.

La très faible recharge depuis l'été 2001 est particulièrement ressentie dans les aquifères qui, malgré une forte inertie et un pourvoir régulateur important, sont alimentés en majorité par les précipitations. C'est le cas en particulier des grandes nappes d'alluvions fluvio-glaciaires de la plaine de l'Ain et de la Bièvre-Valloire. En Bièvre Valloire, c'est la partie amont de la nappe qui semble la plus touchée, avec des conditions qui se rapprochent de celles de l'été 1990 au cours duquel les sources de Manthes se sont asséchées. En revanche, dans la plaine de Valence, les niveaux restent proches des moyennes de référence.

Dans l'Est lyonnais, le pays de Gex, la plaine de Romans et la plaine de Chambéry, la situation est moins tendue, avec des niveaux inférieurs à la normale mais encore loin des valeurs quinquennales sèches.

Dans la vallée de la Drôme, l'influence du cours d'eau se traduit par une recharge bien marquée en février-mars, mais suivie rapidement d’un retour à des valeurs très basses. Il en est de même dans le pliocène du val de Saône, ainsi que dans la vallée du Guiers.

C'est l'aquifère de la molasse miocène qui subit le moins les effets de la sécheresse. Les niveaux piézométriques restent proches des moyennes de référence, voire même largement supérieurs à celles-ci dans la plaine de Valence.

La nappe de Chambéry et celle du Garon, fortement exploitées, se trouvent à des niveaux très bas en l'absence de recharge significative. Dans la vallée du Garon la situation est très préoccupante, puisque les niveaux atteints fin avril sont en dessous des minima observés depuis que cette nappe est suivie.

Enfin, dans les domaines karstiques du Jura, de la Chartreuse et du Vercors les écoulements sont partout très faibles. Le phénomène est encore amplifié dans le karst du sud du département.

En Languedoc - Roussillon :

La situation piézométrique s'est très nettement améliorée en avril par rapport à la situation de mars, notamment dans le département des Pyrénées-Orientales, où des recharges importantes ont eu lieu durant les deux premières décades du mois. Ainsi, les charges qui étaient très proches des minima observés pour cette période de l'année sont revenues au niveau normal, tout au moins pour les nappes superficielles. Pour l'aquifère profond du Pliocène, on reste encore sous les moyennes.

Plus à l'Est, dans le département de l'Hérault, les recharges ont été nettement plus faibles. Les niveaux piézométriques restent inférieurs à la normale, voire proches des minima observés pour les nappes alluviales de l’Aude et de l’Orb.

En conséquence, la situation est moins déficitaire qu'à la fin du mois de mars, avec des niveaux proches des moyennes pour les aquifères superficiels du Roussillon, mais encore des niveaux sous les moyennes pour les autres aquifères.

En Provence - Alpes - Côte d'Azur :

En avril, les niveaux sont particulièrement bas, notamment dans les Alpes-de-Haute-Provence (pour Mallemoisson : niveau moyen mensuel le plus bas depuis 15 ans, et Sisteron depuis 13 ans), dans les Alpes-Maritimes (Gilette : niveau moyen d'avril le plus bas depuis 10 ans - Pégomas : niveau régulé par un réservoir), et dans le Vaucluse.

Dans l’ensemble, les niveaux piézométriques des grands aquifères alluviaux de la Plaine de Sorgues, la Crau, la Basse et Moyenne Durance augmentent faiblement. La partie sud de la Crau est la moins touchée par cette sécheresse à cause des irrigations gravitaires.

Les niveaux piézométriques des petits aquifères alluviaux côtiers (Var-Argens) baissent légèrement, restant en dessous des moyennes d’un mois d’avril . Cependant les cotes de la nappe alluviale de la vallée du Gapeau augmentent sensiblement et correspondent ces deux derniers mois aux minima enregistrés depuis 1988.

Les aquifères alluviaux alpins (Drac et Haute Durance) sont en charge, en grande partie grâce à la fonte des neiges. La vallée du Drac se maintient au-dessus de la moyenne d’un mois d’avril.

Les Grands aquifères karstiques (Monts de Vaucluse, Sainte Victoire) après une faible recharge baissent. Leurs niveaux restent entre les valeurs moyennes et les minima. Le débit de la fontaine du Vaucluse est l’un des plus faible enregistré depuis 1966 (égalant l’année 1990).

Les petits aquifères karstiques de moindre inertie (massif d’Agnis, plaine de Roquebrussanne, synclinal de Lucéram, massif de Prannes, Trans-la Motte) sont en très légère recharge. Leur période de retour est comprise entre 10 et 20 ans sec.

En Corse :

Sur l’ensemble du territoire les pluies d’avril ont contribué à une certaine recharge des nappes, mais qui reste insuffisante. On a ainsi observé une brève remontée des niveaux, mais la décrue est déjà là, la situation étant comparable à celle qu’on observait il y a 3 semaines à 1 mois. L’effet des deux épisodes pluvieux d’avril aura donc été de reculer les niveaux d’étiage des nappes de 4 semaines environ.

rdbmp.gif (1914 octets) Action concertée dans le cadre du Réseau de Bassin Rhône - Méditerranée - Corse