logomate.gif (4446 octets)
Délégation de bassin Rhône-Méditerranée-Corse

BULLETIN DE SITUATION HYDROLOGIQUE

  12 mars 2003

spacergauchebleuenv.jpg (683 octets)

   
Accueil du Bulletin du
12 mars 2003

SITUATION CLIMATIQUE
A l'échelle régionale
Précipitations brutes
Précipitations efficaces

COURS D'EAU
Débits
Qualité
Situation piscicole

EAUX SOUTERRAINES

BARRAGES

RESTRICTIONS D'USAGE

La situation climatique


En Franche - Comté :

En novembre, les cumuls de précipitations, fortement excédentaires, varient de 160 à 470 mm, des plaines aux reliefs, et représentent 2 à 3.5 fois la normale. On dénombre 22 à 25 jours de précipitations contre 14 à 18 en moyenne. Les plateaux du sud Jura et le Revermont sont parmi les plus arrosés. Depuis 1885, ce mois de novembre se classe à Besançon, au second rang après 1950 (335 mm contre 304 mm cette année). Le cumul des précipitations est largement excédentaire en fin de mois. Le cumul moyen annuel est même dépassé. Les températures furent très douces. La moyenne est supérieure à la normale de 2 à 3°C. Les durées d’insolation mensuelle, voisines de 50 heures contre 80 en moyenne, sont nettement déficitaires.

En décembre, les cumuls de précipitation varient de 70 à 100 mm en plaine et de 150 à 300 mm sur les hauts reliefs jurassiens et vosgiens. Ces cumuls représentent 80 à 100% des moyennes. L’excédent des précipitations de l’année se trouve renforcé. La neige a fait quelques apparitions fugaces. La température moyenne dépasse la normale de 2 à 3°C. La journée la plus douce se situe le 27, avec des maximales atteignant + 12 à + 16°C. L’insolation mensuelle, inférieure à 30 heures contre 60 heures en moyenne, est nettement déficitaire.

Janvier voit des cumuls de précipitations variant de 60 à 175 mm, des plaines aux reliefs du Jura, avec un noyau proche de 300 mm sur les Vosges. Les rapports aux normales s’étalent de 80 à 110 %. Il pleut abondamment pendant la 1ère semaine, puis la neige fait son apparition de façon progressive pour atteindre la plaine en fin de période. En fin de mois, la couche varie de 20 cm vers 600 m d’altitude à 60 cm sur les hauts sommets. Les températures sont très contrastées passant de records de douceur à Besançon le 2 janvier, à une ambiance glaciale vers le milieu de la période. Les moyennes mensuelles de températures sont inférieures aux normales d’environ 1°C. L’insolation mensuelle, proche de 60 heures, est légèrement déficitaire.

En février, les cumuls de précipitations, variant de 20 à 80 mm avec près de 100 mm sur les sommets vosgiens, ne représentent que 30 à 60 % des normales. La neige est présente sur toute la région avec une couche allant de 10 cm à 500 m d'altitude, jusqu'à 1.20 m sur les hauts reliefs. Les moyennes mensuelles de température sont inférieures aux normales de 1 à 3° C. Le froid a sévi durant les 2 premières décades avec des températures de l'ordre de - 10° C en plaine et - 27° C en montagne. L'insolation mensuelle, comprise entre 120 et 140 heures, est largement excédentaire.

En Bourgogne :

En novembre, le déficit pluviométrique qui avait été à l’origine de l’étiage sévère que nous avons connu cette année, est en passe d’être largement comblé par l’abondance des pluies de novembre : il est tombé deux à trois fois la normale en ce mois. A l’exception de Dijon, la hauteur de pluie moyenne mensuelle était déjà atteinte à l’issue des dix premiers jours du mois. Les deux décades suivantes furent également très arrosées. C’est le Val de Saône, en particulier en Saône-et-Loire, qui a bénéficié des pluies les plus abondantes : 235.4 mm à Macon pour une moyenne mensuelle de 76 mm ! Avec des cumuls journaliers importants, dépassant quelquefois 50 mm, et une forte baisse de l’évapotranspiration (20 à 25 mm pour le mois) les sols superficiels ont été très vite saturés. Les grandes quantités d’eau infiltrées ont rejoint rapidement les nappes, engendrant une remontée spectaculaire des niveaux. Par ailleurs, on a pu voir certaines rivières en crue dès le début du mois.

En décembre, la Bourgogne a été bien arrosée. A l’exception du poste de Dijon qui est quasiment au niveau de la normale, tous les postes ont reçu des quantités d’eau supérieures à la moyenne de décembre, St-Yan étant celui qui présente le plus grand écart à la normale grâce à une première décade pluvieuse. La répartition est assez régulière même si on note une accentuation de la pluviosité en fin de période. Cette recrudescence de la pluie pendant les fêtes de fin d’année a suscité quelques inquiétudes avant que le froid ne stabilise la situation. Une faible évapotranspiration, 25 % des quantités tombées, une pluie abondante et régulière sur un sol saturé, la réunion de ces facteurs permet aux rivières et surtout aux nappes de présenter des valeurs plutôt élevées. Après avoir été longtemps déficitaire le cumul pluviométrique est repassé au dessus de la droite de cumul moyen. A cette époque de l’année, faisons des vœux météorologiques pour que la pluviométrie soit soutenue, sans excès, jusqu’au printemps.

En janvier, nos souhaits se sont réalisés : la pluviométrie de ce mois a été soutenue sans pour cela générer de crues. La pluie a été excédentaire sur la plus grande partie de la région, à l’exception de la Saône-et- Loire où on n’enregistre que 80 à 90 % de la normale. Sur les autre départements l’écart à la normale varie de 5 à 30 %. Par ailleurs, cette pluviométrie est bien répartie sur les trois décades avec des pourcentages voisins de 40 %, 20 % et 40 %. On se trouve donc dans une situation très confortable avec des rivières qui gardent un bon débit, sans plus, et des nappes souterraines qui continuent à se recharger doucement. Tout est donc pour le mieux en ce début d’année. L’examen de la carte des écarts pluviométriques de l’année 2002 en France va cependant plonger le lecteur attentif dans la perplexité : ainsi le déficit n’aurait été que de 20 % et cela aurait suffit pour provoquer une sécheresse de période de retour 5 ans en Côte d’Or ? Mais on vient de lire (voir sept lignes plus haut) qu’un écart de 30 % c’était quasiment négligeable ; nos hydrologues se limitent-ils à l’étude de l’eau ? Je pose la question. Elle est simple mais la réponse sera complexe. Il faut d’abord remarquer qu’un déficit de 20 % à l’échelle de l’année ce n’est pas la même chose que pendant un mois d’hiver où on a plutôt tendance à trouver que le ciel en fait un peu trop. Il faut également rappeler qu’à l’échelle de la Bourgogne 20 % de pluie en moins cela représente 150 litres d’eau au m2 soit…4,77 milliards de m3 qui manquent à l’appel. N’oublions pas non plus les pluies du mois de novembre qui sont arrivées après la bataille et masquent un peu les difficultés de l’été. En fait ce qu’il faut surtout remarquer pour 2002 c’est qu’il ne suffit pas qu’il pleuve, encore faut-il que la pluie tombe au bon moment. Ce ne fut pas le cas l’hiver dernier ; ça l’est cette année, pourvu que ça dure !

En février, à partir de la deuxième décade, les précipitations sont devenues beaucoup plus rares et le déficit à la fin du mois était égal ou supérieur à 50 % de la normale à l'exception de la vallée de la Guye où de fortes précipitations ont occasionné une crue exceptionnelle le 3 février.

En Rhône - Alpes :

Le mois de février 2003 est remarquablement sec avec des précipitations inférieures aux moyennes de référence sur l’ensemble de la région. Les rares pluies sont observées en tout début de mois, mais elles ne représentent que 20 à 30% de celles d’un mois de février ordinaire. Cette tendance était déjà observée, dans une moindre mesure, en janvier, avec des déficits modérés, de -10% à -30% en moyenne. La fin de l’automne et le début de l’hiver ont en revanche été copieusement arrosés, et notamment le mois de novembre dont les très fortes précipitations ont engendrées des crues importantes sur le sud de la région. Sur les six derniers mois, le cumuls des précipitations est excédentaire sur l’ensemble de la région avec des valeurs comprises entre +13% et + 49%.

En Languedoc - Roussillon :

L'hiver est relativement pluvieux au cœur et au sud de la région.

Après décembre fortement arrosé sur les piémonts cévenols héraultais (200 à 400 mm) mais très peu au sud (20 à 80 mm dans les Pyrénées-Orientales et l’Aude), janvier a reçu des précipitations modestes : de 30 mm sur la bande littorale jusqu’à 60 mm en piémont.

Février a été nettement plus arrosé dans le sud de la région. Dans les départements de l’Hérault, de l’Aude et des Pyrénées-Orientales, les cumuls de pluie ont atteint 70 à 340 mm. L’essentiel est tombé au cours de la troisième décade avec en particulier les 26-27 février des cumuls de 100 à 150 mm sur le bassin versant de l’Orb. En revanche les cumuls sont plus faibles en Lozère (60 mm en février) et surtout le Gard (20 mm) avec environ 200 mm pour les trois derniers mois.

En Provence - Alpes - Côte d'Azur :

L'épisode pluvieux du 23 au 26 novembre a touché le Var, l'ouest de la région ainsi que le Nord Est. Les domaines les plus arrosés ( > 100 mm) sont :

- le sud Vaucluse ,

- le centre et haut Var,

- les Alpes Maritimes, notamment l'arrière pays.

- les Hautes Alpes dont le Champsaur mais aussi le Bochaine, le Valgaudemar et une partie des Ecrins.

En revanche, le Briançonnais et le Queyras ont été plus modestement touchés. Ajoutées au précédent épisode du 13 au 21 novembre, ces intempéries font grimper les cumuls du mois bien au delà des 300 mm dans les Alpes Maritimes, l'est des Alpes de Haute Provence, le Champsaur, le nord-est du Var et le Vaucluse.

Le mois de février a été particulièrement sec dans cette région, notamment dans les Alpes Maritimes où la quantité d'eau a été inférieure à 10 mm. A noter dans le Var un orage localisé qui a touché Bormes-les-Mimosas portant très ponctuellement le cumul mensuel à plus de 100 mm. Un épisode de neige (avec grêle et verglas) a touché la Provence du 16 au 18 février. Jusqu'à 15 cm de neige sont tombés sur l'intérieur varois (secteurs de Brignoles/St-Maximin). Une dizaine de cm de neige a également été relevée sur le sud Lubéron (Vaucluse). La région de Grasse et de Vence (Alpes-Maritimes) a aussi été touchée. L'épisode s'est ensuite décalé vers l'ouest.

En Corse

En matière de précipitations, le début de l'année hydrologique a suivi une évolution différente en Corse du Sud et en Haute-Corse:

- dans le sud, après un mois de septembre nettement excédentaire (+30%) , octobre et novembre ont été conformes à la moyenne , décembre légèrement déficitaire (-15%) et janvier, au contraire excédentaire de plus de 40%.

- en Haute-Corse, à l'exception de novembre avec un excédent de l'ordre de +10%, tous les mois, de septembre à décembre, ont été déficitaires de l'ordre de -10% chacun.

Ce contraste se poursuit en février avec, en Corse du Sud, à nouveau un mois excédentaire de plus de 30% et, au contraire en Haute-Corse un déficit de même ampleur, de l’ordre de –30%. Cette évolution conduit, en pluies cumulées, à une situation fin février excédentaire de l’ordre de +10% de la moyenne de référence en Corse du Sud, et très légèrement déficitaire d’environ – 4% en Haute-Corse. Les précipitations les plus fortes sont concentrées sur la chaîne montagneuse du Niolo et à la zone de Bavella. Cependant, les excédents les plus marqués concernent le versant sud-ouest du golfe de Sagone à Bonifacio ; les zones les plus déficitaires par contre, sont le Cap Corse, une partie de la Conca d’Oro et de la Castaniccia ainsi que le versant occidental de la Grande Barrière.


rdbmp.gif (1914 octets)

Action concertée dans le cadre du Réseau de Bassin Rhône - Méditerranée - Corse