LACS ET PLANS D'EAU DE FRANCHE-COMTE

Le Lac de Saint-Point 

Action concertée dans le cadre du
Système d'information sur l'eau du bassin Rhône-Méditerranée

Synonymes(s) : Lac de Malbuisson

TYPE ET
LOCALISATION
Type de plan d'eau
Départements
Région
Communes riveraines
MORPHOLOGIE Surfaces
hautes et basses eaux
Longueur et largeur
Altitude du plan d'eau
Profondeurs et volume

Temps de renouvellement
Marnage
Bathymétrie
BASSIN VERSANT Surface
Altitude maximale
STATUT JURIDIQUE
ET ADMINISTRATIF
barrevermarron.gif (820 octets) Statut foncier
Propriétaire
Droit d'eau 

Gestionnaire
Police des eaux

Catégorie piscicole



 

 


TYPE ET LOCALISATION

 

 
Type de plan d'eau Lac
Région Franche-Comté
Département Doubs (25)
Commune riveraine Communes de Malbuisson, Les Grangettes, Saint-Point lac et Chaudron.
N° carte IGN au 1/25000 3425 Est

Cadre géographique et humain

Le lac de Saint-Point, le plus vaste des lacs naturels du Jura français, distant d’une dizaine de kilomètres de la ville de Pontarlier, est situé dans la partie occidentale de la chaîne du Jura interne (faisceau helvétique ou haute chaîne d’orientation N.E.-S.O.) bordant la plaine suisse sur une largeur d’environ 25 km et se rapportant dans le bassin, à la haute vallée du Doubs. Les sommets occidentaux, culminant entre 1ooo et 12oo m (forêt de la Grande Côte à l’Ouest du lac de Remoray au S.O. du lac de Saint-Point,981 m et le bois des Célières en rive droite,11o7 m) ne dominent les plateaux internes que de 2oo à 3oo. Les vallées du Doubs et du Drugeon empruntent dans leur partie supérieure des synclinaux situés entre 8oo et 9oo m d’altitude et les autres cours d’eau circulent dans les plaines alluvionnaires parsemées de tourbières qui sont d’anciennes dépressions lacustres asséchées. Situés à 85o m d’altitude, le lac de Saint-Point, d’origine technoglaciaire, est installé dans une cuvette cénomanienne. C’est un plan d’eau de modestes dimensions (419 ha), assez peu profond (43 m) dont la température estivale avoisine les 8°C en profondeur. Les périodes de gel hivernal sont cependant bien marquées.

Occupation humaine et occupation des sols

L’ensemble des agglomérations riveraines du lac de Saint-Point et du basin amont du Doubs représente une population d’environ 51oo habitants répartis en une vingtaine de localités d’inégale importance : 4 seulement comptent plus de 5oo habitants permanents.
A cette population sédentaire s’ajoute toutefois une population saisonnière nombreuse liée aux activités du tourisme estival et hivernal particulièrement développé dans la vallée du Bief Rouge, la région de Mouthe est le pourtour du lac.
Ainsi selon les saisons, le nombre d’habitants passe de :
    • 343 à 1200 habitants à Malbuisson.
    • 104 à 500 aux Grangettes.
    • 102 à 250 à Saint-Point lac.
    • 632 à 4500 à Métabief et les Hôpitaux.

Intérêt patrimonial

Les activités économiques prépondérantes du secteur sont celles liées à l’hôtellerie, à l’exploitation de la forêt (scieries) et à l’élevage des bovins.
Ainsi une quinzaine d’ateliers de fromagerie traditionnelle travaillent environ 111ooo hl de lait par an, tandis qu’une dizaine de porcheries d’engraissement sont capables d’accueillir 17oo porcs.
Le lac ne sert donc qu’à l’exploitation touristique estivale et à la pêche.


MORPHOLOGIE

 
Surface moyenne du plan d'eau (en ha) 419
Longueur maximale (en m) 7200
Largeur maximale (en m) 1000
Altitude du plan d'eau (en m) 850
Profondeur maximale (en m) 43
Profondeur moyenne (en m)  
Volume (en millions de m3) 81,6
Temps de renouvellement 200 jours (calculé)
Marnage maximum (en m)  
Bathymétrie disponible Oui



BASSIN VERSANT

 
Surface, plan d'eau non compris (en km²)  
Altitude maximale (en m) 1461 (Le Mont d'Or)
 

Bassin versant

La majeur partie du bassin versant topographique est occupée par la forêt qui recouvre les sommets et dont les essences principales forment le groupement sapin-épicéa. Dans les vallées, où sont installés la plupart des villages, les prairies naturelles prédominent.


Fonctionnement

Le lac de Saint-Point est traversé par le Doubs qui prend sa source à une vingtaine de km en amont, sur le territoire de la commune de Mouthe, et dont le bassin versant représente la part essentielle du bassin d’alimentation du lac. Grossi de ses deux premiers affluents, le Cagnard et le Bief Rouge, le Doubs pénètre dans le synclinal au niveau de Labergement-Sainte-Marie et possède dans ce secteur, un débit moyen annuel de 4.4 m3/s (moyenne des années 196o à 1977). Avant de gagner le lac de Saint-Point, il reçoit en outre, la Taverne, émissaire du lac de Remoray, lui-même alimenté par la Drésine et les ruisseaux du Lhaut et de Remoray. D’autres petits affluents, au nombre de 16, de débit relativement modeste, existent en rive gauche et en rive droite parmi lesquels le ruisseau de " Source Bleue " paraît être le plus constant. Le Doubs constitue l’émissaire unique du lac de Saint-Point.


STATUT JURIDIQUE ET ADMINISTRATIF

 
Statut foncier  
Propriétaire  
Droit d'eau  
Gestionnaire  

Police des eaux

 
Catégorie piscicole  
 

Particularités

 

Etat de santé

Caractéristiques physico-chimiques

Les eaux sont originellement alcalines, riches en alcalino-terreux et possèdent une forte productivité potentielle. L’étude comparée des analyses physico-chimiques met cependant en évidence le développement d’une forte activité métaboliques au lac de Saint-Point, responsable de la faible transparence des eaux en période estivale, de l’ordre de 2m. Dans les deux lacs, les concentrations automnales en Phosphates non utilisés, sont excessives, nettement supérieures au seuil de 0.154 mg/l considéré comme indicateur d’un état marqué d’eutrophisation accélérée ou de pollution, essentiellement par excès d’apports assimilables.

Caractéristiques biologiques

  • Flore
Biologiquement, le lac de Saint-Point révèle encore plus de différences avec son voisin, le lac de Remoray, dont la Potamaie est en forte régression. Le lac de Saint-Point a lui un développement bien marqué de ceintures végétales. Toutefois , ces dernières, trop souvent fragmentée par des travaux de littoraux malencontreux, sont en cours de modification et de régression générale sous les effets combinés d’un niveau d’eau trop bas et trop peu constant et de la diminution de la transparence des eaux accompagnée d’un excès de sels d’Azote et de Phosphore.
Sur la quarantaine d’espèces de Phanérogames répertoriés par MAGNIN vers 1900, on a retrouvé que 27 espèces dont 4 se sont développées depuis les relevés effectués par KREITMANN en 1937.
D’une manière générale, les éléments les plus spécifiques et les plus sensibles à la qualité des eaux comme Potamogeton perfoliatus, P.pusillus, P.gramineus et tant d’autres disparaissent au profit d’espèces plus ubiqistes comme Scripus lacustris ou Potamogeton lucens, ou manifestent, comme Potamogeton pectinatus, une affinité particulière pour les eaux très chargées en substances dissoutes ou particulaires.
L’étude du Phytoplancton confirme le caractère plus eutrophe du lac de Saint-Point dont le peuplement est dominé par les Cyanophycées (Algues Bleues), constituant une fleur d’eau automnale.
Au printemps, le lac de Saint-Point est depuis quelques années le siège d’un développement massif d’algues filamenteuses (Spirogyra) colmatant régulièrement les filets disposés à l’arrivé des eaux du Doubs dans le lac, consommant les excès de sels nourriciers accumulés en période hivernale, ces Algues se développent sur les substrats dans les profondeurs inférieures à une dizaine de mètres ; les colonies mortes se détachent ensuite et recouvrent parfois la presque totalité de la surface du lac.
Les résultats convergent de l’analyse des pigments photosynthétiques, des mesures de productivité primaire et du dosage de l’ATP permettent de situer les deux lacs en situation d’eutrophie au niveau de la production primaire, ce caractère étant toutefois plus accentué au lac de Saint-Point où la biomasse planctonique se révèle 2 à 10 fois supérieure au lac de Remoray.
  • Invertébrés benthiques
Les différences précédemment mentionnées s’accentuent au niveau des organismes consommateurs dont 84 % des espèces et 91 % du stock d’individus prélevés reviennent au lac de Saint-Point contre 53 et 8 % au lac de Remoray. Ce caractère est souligné par l’examen de la densité larvaire, globalement 10 à 20 fois supérieure au lac de Saint-Point.
Le lac de Saint-point s’apparente aux plans d’eau européens qualifiés " d’eutrophes froids " développant un syndrome de pollution chronique par excès de " nutriments ".
Ces phénomènes permettent d’émettre l’hypothèse de l’existence de deux évolutions distinctes qui, pour être vérifiée et précisée, nécessite une étude métabolique plus approfondie comprenant, en particulier, l’analyse physico-chimique et biologique détailée des sédiments et des euax profondes aux différents époques de l’année.
  • Poissons
La synthèse des données précédentes s’effectue au niveau des ultimes consommateurs que constituent les poissons dont la structure des peuplements est le résultat de la combinaison des caractéristiques des différents éléments de l’écosystème.
Typologiquement, le lac de Saint-Point présente un peuplement mixte, de système plus eutrophe, marqué par le développement du Gardon.
Ces dispositions conduisent à des différences marquées de la production piscicole, les rendements des pèches, rapportés à un effort unitaire de capture, ayant été de 57 g/m² au lac de Saint-Point.
Les remarques effectuées au sujet des déséquilibres observés dans les populations de Perche et de Corégone s’ajoutent à la disparition ou à la très forte régression de la Vandoise, du vairon et de la Truite et s’inscrivent dans le schéma du développement d’un syndrome de pollution, par excès de substances assimilables dans le lac de Saint-Point.

Mode de gestion