LACS ET PLANS D'EAU DE FRANCHE-COMTE

Le Lac de la Motte 

Action concertée dans le cadre du
Système d'information sur l'eau du bassin Rhône-Méditerranée

Synonymes(s) : Lac d'Ilay (Nilay en patois)

TYPE ET
LOCALISATION
Type de plan d'eau
Départements
Région
Communes riveraines
MORPHOLOGIE Surfaces
hautes et basses eaux
Longueur et largeur
Altitude du plan d'eau
Profondeurs et volume

Temps de renouvellement
Marnage
Bathymétrie
BASSIN VERSANT Surface
Altitude maximale
STATUT JURIDIQUE
ET ADMINISTRATIF
barrevermarron.gif (820 octets) Statut foncier
Propriétaire
Droit d'eau 

Gestionnaire
Police des eaux

Catégorie piscicole



Le lac de la Motte (photo Jean-Pierre METTETAL)

 

 


TYPE ET LOCALISATION

 

 
Type de plan d'eau lac
Région Franche-Comté
Département Jura (39)
Commune riveraine Commune du Franois et de la Chaux-du-Dombief
N° carte IGN au 1/25000 3326 Ouest

Cadre géographique et humain

Le lac d’ILAY est situé sur les territoires des Communes de Le Frasnois et de La Chaux-du-Dombief ; il est voisin des deux lacs Maclu avec lesquels il communique. Son bassin lacustre allongé et d’orientation SW-NE est séparé des deux plans d’eau voisins par une ligne de mamelons boisés interrompue par une échancrure traversée par l’émissaire du Grand-Maclu qui le rejoint sur sa rive orientale. Il est encerclé d’une bande marécageuse sur tout son pourtour, et entouré au Nord par un relief qui le sépare du lac de Narlay, et au Sud par un autre qui le sépare de la vallée du Hérisson. A l’Ouest, il est bordé par le relief à pente douce du plateau de Champagnole (alt. 820m).

Occupation humaine et occupation des sols

Sur le BV du lac d’Ilay, les habitations se limitent à un lotissement de la commune de Le Frasnois (partie Ouest du lac) en bordure de la D75 ; la majeure partie des communes de Le Frasnois et de Narlay (qui représentent 400 habitants en 1997), se situe sur le BV topo du lac de Narlay ; la population saisonnière estivale peut être estimée, au maximum de fréquentation à 500 personnes (en 1997), réparties en bordure occidentale du lac de Narlay : au camping communal. (cf. tourisme)

Intérêt patrimonial

Le tourisme :

Le lac d’Ilay ne possède aucune installation de loisirs : la baignade y est interdite, et les sanitaires sont volontairement éloignés. La pêche semble être la principale activité : le droit de pêche est réservé à la Fédération Départementale qui a financé 49% du prix du lac lors de son achat. Cependant, les pêcheurs ne respectent pas toujours les emplacements prévus aux pontons existants : la conséquence est que, sous l'effet du vent, les barques tournent sur elles-mêmes et détruisent ainsi les ceintures végétales.

Les pompages :

Le lac d’Ilay sert de ressource à l’alimentation en eau potable, grâce à deux stations de pompage indépendantes qui desservent :

- la commune du Frasnois : (pompage au Nord, depuis 1929) pour 150 habitants permanents (800 à 1000 personnes en hiver, en 1997). La 1ère crépine se situe dans la fosse de 31m de fond : il est envisagé de remonter son niveau ; la 2ème crépine, existante depuis 1965 et désormais la plus importante, se trouve sur pilier. Le traitement se fait par chloration ; il existe juste quelques problèmes de turbidité en automne, lorsque le lac se retourne.

La gestion est communale. Le pompage NO de Le Frasnois est compris entre 30 et 80 m3/j, soit un volume annuel pompé de 20 000m3/an.

- le Syndicat Intercommunal des Eaux du Lac d’Ilay ; (pompage à l’Ouest, depuis1960) il dessert 7 localités et les installations touristiques du Domaine Départemental de Chalain : l’ensemble représente 10 000 personnes (dont 7 000 saisonniers). La Société fermière est la Compagnie des Eaux & de l’Ozone de Champagnole. La crépine se situe à 18 m de profondeur, au milieu du lac, au droit de la station de pompage.

La production de pointe a diminué (en 1986) depuis la mise en place d’un pompage en bordure du lac de Chalain ; en 1996, on pompait 138 000 m3 (en 1995 : 117 100 m3, en 1994 : 113 400 m3). Cette station actuelle est techniquement dépassée, et va être renouvelée.

Besoins actuels et futurs :

Les projets concernant l’AEP :

- Le regroupement pourrait éventuellement se faire à l’avenir entre les deux pompages : le Syndicat d’Ilay alimenterait (avec la nouvelle station) la Commune de Le Frasnois.

- Concernant le niveau du Lac d’Ilay : il est envisagé de mieux le réguler, afin qu’il s’abaisse moins rapidement qu’à l’heure actuelle ; auparavant, une scierie exploitait l’émissaire, et une vanne régulait le niveau au fur et à mesure des besoins propres à la scierie : la vanne et la scierie ont disparues ; la DDAF du Jura avait proposé la réalisation de travaux afin de limiter la baisse du niveau du lac et de rafraîchir l’eau de l’émissaire (le Hérisson, souvent à-sec) ; pour cette raison, il était envisagé de siphonner l’eau du fond du lac d’Ilay, ce que le Syndicat avait refusé. Un petit seuil (du même type que celui situé à l’aval du lac des Rousses) serait préféré.


MORPHOLOGIE

 
Surface moyenne du plan d'eau (en ha) 72
Longueur maximale (en m) 1900
Largeur maximale (en m) 400
Altitude du plan d'eau (en m) 774
Profondeur maximale (en m) 15  et 32  (cuvette lacustre : 2 zones distinctes)
Profondeur moyenne (en m)  
Volume (en millions de m3) 7,7
Temps de renouvellement 10 à 13 mois (calculé)
Marnage maximum (en m) Limité (présence d’Hélophytes, de Nénuphars) ; mais pompage AEP (contrôlé)
Bathymétrie disponible Oui



BASSIN VERSANT

 
Surface, plan d'eau non compris (en km²) 5,4604
Altitude maximale (en m)  
 

Bassin versant

Le bassin versant a une superficie de 5.5 km² .

L’environnement végétal :

Pour le lac d’Ilay, la prairie domine sur le bassin (60 % de la surface) ; la tourbière est présente sur la partie Est, entre les lacs d'Ilay et du Grand Maclu.

A l’origine, les rives étaient fauchées, mais uniquement en période de grande sécheresse (comme ce fut le cas en 1947-49) ; ces méthodes n’ont plus court désormais ; par ailleurs, il est interdit de brûler les végétaux en bordure du lac.

Pour le lac d’Ilay, on note une prolifération de saules sur le pourtour : ce développement entre dans le processus normal du comblement progressif d'un lac, par avancée des saules à partir des ceintures végétales, qui permettent des atterrissements et la progression de leur avancée vers l'intérieur du plan d'eau : les saules jouent en quelque sorte le rôle de "locomotive".

Ce secteur, assez remarquable, est protégé pour sa richesse, et fait ainsi l’objet d'une ZNIEFF.

Le lac d’Ilay, est de plus inclus dans le Parc Naturel Régional du Haut-Jura qui possède sa propre Charte (renouvelée en 1998).



DÉLIMITATION DU BASSIN VERSANT
HYDROGÉOLOGIQUE

Fonctionnement

Le lac est alimenté en grande partie par l’émissaire du Grand Lac Maclu qui le rejoint au droit de l’Ile de la Motte ; quelques émergences à très faible débit existent également à l’extrémité septentrionale (zone du Douillon).

Des colorations effectuées aux abords du village du Frasnois (SRAE-1978) ont mis en évidence la présence de circulations souterraines se dirigeant quasiment toutes vers le lac de Narlay, situé juste au Nord, à proximité.

Son émissaire situé au Sud du lac, rejoint le cours supérieur du Hérisson par un écoulement superficiel, puis souterrain. Il est équipé d’un limnigraphe, exploité par la DIREN F.C. de 1974 à 1986 inclus : il s’écoule environ 6-10 Mm3/an, ce qui donne un temps de renouvellement des eaux du lac de 10 à 13 mois (volume du lac = 7.7 à 8 Mm3).


STATUT JURIDIQUE ET ADMINISTRATIF

 
Statut foncier Communal
Propriétaire Commune de Le Franois.
Droit d'eau  
Gestionnaire Par accord avec la Fédération Départementale de pêche (qui a financé 49% du prix du lac), le droit de pêche lui est réservé.

Police des eaux

 
Catégorie piscicole  
 

Particularités

Présence d’une île.

Fragilité de l’écosystème (état de dégradation)

Gel et caractères morphodynamiques concentrent la matière organique au fond (minéralisation de MO incomplète)

Etat de santé

Vulnérabilité

Le lac reçoit de la MO endogène (phytoplancton,ceintures végétales) et exogène (débris végétaux, feuilles, rejets humains diffus) dont l’importance dépasse les capacités d’assimilation du lac.

- risque d’accident routier sur la route longeant le lac (fuel...)

Eaux usées et assainissement :

Les problèmes d’arrivées d’eaux usées (EU) diffuses au N-O [SRAE, 1986b] ont été résolus : le lotissement situé au NO du lac, est raccordé au réseau séparatif neuf (par des canalisations en grès) depuis 1996 : il s’agissait des deux premières tranches de travaux concernant l’assainissement ; en 1998, la Commune de Le Frasnois sera raccordée à 100%. Auparavant seul existait l’assainissement individuel ; désormais, depuis 1997, une STEP à boues activées permet de traiter les EU.

Les apports en engrais et produits phytosanitaires :

  • apports agricoles :

On dénombre 7 exploitations agricoles en activité : elles sont installées dans les villages alentour au Frasnois (Saffloz, Chevrotaine, Bonlieu, Entre-deux-Monts) ; une seule exploitation se situe au Frasnois-même, et élève des vaches allaitantes. Il n’existe plus de cultures : seuls subsistent des prés de fauche et des pâtures.

Les grandes quantités de fumier et de lisier (accumulées durant les 6 mois d’étable, au minimum) impliquent une faible utilisation d’engrais. Les terrains situés à proximité du lac sont des prés de fauche : les pâturages se trouvent alors vers les pentes ; après le regain, les bovins pâturent sur les prés de fauche.

La Charte Agricole consiste en des contrats passés avec les agriculteurs sous forme d’aides : en contrepartie, les agriculteurs s’engagent à faucher les prés sur les rives des plans d’eau, à restreindre les apports en engrais, à gérer les périodes d’épandages ; dans certaines zones, ils ne peuvent pas faucher avant le 1er juillet. L’application de cette Charte débute en 1998.

Il est à noter par ailleurs que l’épandage des lisiers est interdit à - de 250m des rives des lacs ; pour ce qui est des boues de STEP, la Commune est en train de prendre contact avec la Chambre d’Agriculture du Jura, afin d’établir des plans de gestion.

  • apports non agricoles :

- routes :

Pour le lac d'Ilay, les routes peuvent être des vecteurs de pollution ; des désherbants sont utilisés le long des glissières de sécurité, les ouvrages d'art subissent un traitement antimousse pour éviter leur détérioration ; et le déneigement se fait grâce à la potasse d'Alsace. Il ne faut pas négliger également le risque d'un accident de la circulation, avec déversement de substance toxique (comme du fuel) directement dans un lac.

Surveillance sanitaire des eaux de baignade :

L’eau n’est pas analysée pour le lac d’Ilay, vu qu’il ne devrait pas y avoir de baignade, étant donné qu’il existe des pompages destinés à l’alimentation en eau potable.

Classe pour l’AEP :

La station Ouest actuelle est techniquement dépassée (excès en Mn, turbidité temporaire, acidité) ; elle serait à renouveler : d’ailleurs un dossier de demande de subventions est en cours depuis 1996 ; la DDAF 39 se charge de mettre en place le plan de financement pour le SE d’Ilay.

Les Poissons : (en 1985)

* Composition :

Avec un rendement de capture de 36.3 g/m2, le lac d'Ilay se situe en 3ème position des lacs Jurassiens déjà étudiés, derrière ceux de St-Point (57 g/m2) et les Rousses (41 g/m2).

- zone littorale : dominée par le Gardon (la Rousse), le Rotengle et la Tanche.

- zone pélagique : dominée très largement par le Corégone (la Palée) suivi du Gardon.

Le plan d’eau s’apparente donc à la famille des lacs à Corégone, Cyprinidés et Carnassiers (Brochet-Perche). Ces derniers avec 3% de la biomasse échantillonnée sont sous-représentés : cela est du à une mauvaise gestion piscicole (aucun alevinage récent, alevinage ancien catastrophique avec mort de tous les Brochets, pêche sélective et braconnage probable) ; à noter que le braconnage ne peut expliquer en totalité la si faible représentation du Brochet.

Il pourrait y avoir un problème de reproduction de la Perche ; il faut dire qu’il y a compétition pour la nourriture entre le Corégone et la Perche ; et que le Corégone n’est pas assez exploité (cf. lac St-Point)

Il est difficile d’associer les Poissons à des variables du milieu, car il intègrent trop de paramètres. De toute façon, il n’y a pas de " problème du Poisson " : le Poisson est la prime à la bonne gestion du milieu ; le fond du problème est la dégradation du milieu (pollution, modification).

* Etat sanitaire :

Parasitisme intestinal : ancien par Triaenophorus (Cestode parasite à l’état adulte, de l’intestin du Brochet ; la Perche est aussi touchée) : le cycle parasitaire se réalise encore actuellement dans le lac.

Parasitisme oculaire.

Sérologie : existence de Virémie Printanière des Cyprinidés, chez les Gardons, Rotengles et Tanches ; et de la Nécrose Pancréatique Infectieuse.

Le problème vient du fait, qu’une fois que le lac est infecté, le parasite peut accomplir son cycle larvaire ; le lac mettra du temps à s’en remettre.

Mode de gestion