Cadre géographique et humain

Les lacs MACLU sont situés sur les territoires des Communes de Le Frasnois et de La Chaux-du-Dombief ; ils sont voisins du lac d’Ilay avec lesquels ils communiquent. Leurs bassins lacustres de forme allongée se succèdent du Nord-Est au Sud-Ouest dans une dépression parallèle à l’axe des crêtes calcaires voisines les bordant sur leur flanc Est (alt. 960m). Leurs rives sont différentes : abruptes et rocheuses à l’Est, elles ont une beine un peu plus large à l’Ouest bordées d’une frange marécageuse bien développée.

Occupation humaine et occupation des sols

Sur le BV topo des lacs, il n’existe que deux chalets appartenant aux propriétaires respectifs des lacs, occupés à titre de résidence secondaire quelques semaines dans l’année.

Intérêt patrimonial

Le tourisme :

Il n’existe aucune installation de loisirs. Le Petit Maclu subit la pratique du camping sauvage l’été. Pour contrer cela, les sanitaires sont volontairement éloignés sachant que la baignade est interdite.

Les pompages pour l’Alimentation en Eau Potable :

Le Petit Lac sert à l’alimentation en eau potable de la commune de Chaux-des-Crotenay : pour 366 habitants sédentaires en 1998 ; 500 résidents en été. Une canalisation apporte l’eau du Petit Lac à la commune, de façon gravitaire. La gestion est communale.On remarque qu’en été, le pompage a pour conséquence que c’est le Grand Maclu qui alimente le Petit Maclu, alors que naturellement l’écoulement se fait de façon inverse.

Cette remarque peut d’ailleurs être rapprochée du constat suivant : il subsiste une fuite d’eau au niveau de la canalisation qui prend l’eau dans le petit lac : cette conduite n’a pas été réparée à cet endroit, et induit non seulement une perte d’écoulement à l’émissaire du lac d’Ilay (ruisseau du Hérisson), mais aussi une modification du BV des lacs Maclu et Ilay. En outre, on ne peut pas estimer le gaspillage en eau du à cette fuite.

Le volume prélevé est estimé, d’après les compteurs des particuliers, à 29 000 m3/an en 1997. Le traitement se fait par chloration.

Bassin versant

Les bassins versants des petits et grands lacs ont respectivement une superficie de 1.13 et 2 km². Les 1.13 km² du bassin versant du petit lac sont inclus dans les 2 km² du bassin versant du grand lac.

L’environnement végétal :

Pour le petit lac Maclu, la forêt domine sur le bassin (88 % de la surface) ; pour le grand lac, c’est la prairie (45%) ; la tourbière est présente sur la partie Ouest, entre les lacs d'Ilay et du Grand Maclu.

A l’origine, les rives étaient fauchées, mais uniquement en période de grande sécheresse (comme ce fut le cas en 1947-49) ; ces méthodes n’ont plus court désormais ; par ailleurs, il est interdit de brûler les végétaux en bordure du lac.

Ce secteur, assez remarquable, est protégé pour sa richesse, et se trouve ainsi inclus dans le périmètre d'une ZNIEFF.

DÉLIMITATION DU BASSIN VERSANT
HYDROGÉOLOGIQUE

Fonctionnement

Affluent :

Hormis une petite afférence résurgente à quelques mètres de l’extrémité méridonale du Grand Lac, le système hydrographique est quasiment inexistant sur les bassins topographiques concernés ; en fait, l’alimentation des plans d’eau est assurée par les ruissellements diffus consécutifs des précipitations ; des apports plus diffus sur les rives orientales (au pied de la Côte Maclu) sont très probables, notamment pour le Petit Lac.

Emissaire :

Le Petit Lac communique avec le Grand Lac par l’intermédiaire d’un petit chenal de quelques dizaines de mètres de long situé à son extrémité Sud ; l’émissaire du Grand Lac situé à son extrémité S-O se jette dans le Lac d’Ilay voisin.

Particularités

Grand-Maclu :

Caractère lacustre conservé intact (même si envahissement de la tourbe).

Petit-Maclu :

Caractère sénescent : évolution lente et naturelle vers un système palustre (marécage).
Apport sous-lacustre probable.

Etat de santé

Les sources potentielles de pollution :

Trois anciens éboulis situés sur les rives Est des lacs Maclu étaient exploités pour leurs matériaux fins dans la construction de routes : ces exploitations ont cessées en 1983.

L’analyse bactériologique des sédiments avait montré :

- l’absence de germes aérobies pathogènes
- la présence systématique de germes anaérobies sporulés, associés à certains germes aérobies d’origine fécale. La présence de différents Clostridium sporulés est en relation avec des apports organiques d’origine humaine ou animale ; ils ne nuisent cependant pas (d’après les spécialistes) à la qualité bactériologique du système qui demeure satisfaisante.

Surveillance sanitaire des eaux de baignade :

L’eau n’est pas analysée pour les lacs Maclu, vu que la baignade est interdite : le petit lac sert de ressource pour l’alimentation en eau potable.

Les Poissons :

• Composition :

Les rendements de captures sont extrêmement faibles (4.5 g/m2)(57g/m2 à St-Point), les plus bas enregistrés en 1985 sur les lacs jurassiens.

Le Grand Lac est plus occupé en zone littorale qu’en zone pélagique.

Les peuplements des 2 lacs sont dominés par le Gardon ; la Perche arrive en seconde position, en rapport avec les peuplements en place ; par contre, les trois autres espèces (Rotengle, Brochet et Tanche) présentent des proportions anormalement faibles.

Les 2 plans d’eau s’apparentent à la famille des lacs à Gardon et carnassiers (Perche et Brochet) ; cependant la régression des herbiers (nupharaie / potamaie) au profit du développement de la Charaie peut être interprété comme un facteur limitant de la population de Brochet ; alors que la beine joue un rôle primordial, surtout pour un lac à cuvette très inclinée.

L’alevinage en Ombles datant d’une cinquantaine d’années semble s’être soldé par un échec, le milieu ne lui convenant pas.

A noter l’absence de gestion pisciaire (aucun alevinage) associée à des prélèvements importants non règlementés.

Le rôle des ceintures végétales n’est pas à négliger : elles jouent le rôle d’abri, de support de fraie, de lieu de nourriture.

A noter des rejets anciens en particule fines (colmatantes) provenant de l’exploitation d’une ancienne carrière.

• Etat sanitaire :

- aucun élément pathogène spécifique en bactériologie

- Parasitologie : présence abondante de Dactylogyrus et surtout l’existence probable de Triaenophorus : certainement en provenance d’Ilay avec lequel ils communiquent, suite à un malencontreux alevinage effectué en dépit de toute précaution ou analyse comme c’est souvent le cas.

Mode de gestion