Cadre géographique et humain

Les lacs de CLAIRVAUX sont situés sur le territoire de la Commune de Clairvaux-les-Lacs, au N-O de la Forêt de la Joux. Leurs bassins lacustres se succèdent du Sud au Nord.

Occupation humaine et occupation des sols

Sur le bassin versant du Petit Clairvaux, les seules habitations sont celles de la Colonie de Vacances d’une capacité de 200 personnes. Le bassin versant du Grand Lac comprend en plus les habitations du Sud-Ouest de Clairvaux ainsi que celles de Hautecour.

A Clairvaux, 1374 habitants ont été recensés en 1990 ; la population estivale totale est de 5 170 habitants.

Intérêt patrimonial

Le tourisme :

Le tourisme est bien développé sur le secteur.

• Grand Lac :

- Hébergements collectifs :

4 terrains de camping ont été aménagés en bordure orientale du Grand Lac :

- le Grand Lac : 210 places,
- la Grisière : 655 pl,
- en Fayolan : 516 pl, et
- les Tilleuls : 40pl,

d’une capacité totale actuelle de 1 420 places en 1997 (700 en 1984), ils accueillent chaque année 10 000 estivants (7 à 8 000 en 1984) (pour une population sédentaire de 1300 hab.) ; le maximum est atteint en juillet et août.

On trouve également 10 gîtes (de 2 à 6 personnes) et 5 Hôtels (La Chaumière : 15 chambres, "Arbez " :18 ch, du Commerce : 21 ch, La Raillette : 16 ch, La Brasérade : 4 ch)

• Petit Lac :

- un petit camping à la ferme du Villaret (20 places), éloigné du lac
- une colonie de vacances de St-Ouen, dite aussi de la Nitrière ou bien du Langard.

Un Arrêté Municipal interdit le camping autour du Petit Lac.

les pompages pour l’Alimentation en Eau Potable :

Le Petit Lac sert également à l’alimentation en eau potable de 5 communes, pour un total de 1 864 habitants sédentaires : Baresia (82 hab), Hautecour (153 hab), Soucia (107 hab), Thoiria (148 hab) et Clairvaux (1374 hab) : cette dernière uniquement en période estivale, en tant que complément à sa propre ressource: la Commune possède en effet un droit d’eau de 400 m3/j au Syndicat des Eaux du Petit Lac de Clairvaux.

- gestion : la gestion est communale pour les 3 sources ; la société SDEI de St-Amour est fermière du pompage dans le Petit lac.

- distribution : l’eau provenant de la source de Gine (fournissant 50 % de la consommation) et de la source des Carrières (+ de 25 % des besoins) est conduite dans un réservoir (700m3), puis elle est pompée à la demande et envoyée dans un second réservoir (400m3) d’où elle sera distribué aux campings et aux nouveaux quartiers.

L’eau de la Source du Pas est conduite dans un réservoir (100m3) et sert de complément avec l’eau du réservoir du Syndicat des Eaux.

- traitement : javellisation (filtration sur sable pour le pompage dans le lac) ; nuisances suivant la saison : la présence de matières en suspension (MES) ajoutée au traitement par chloration (Cl2) donne un goût désagréable à l’eau.

Une nouvelle station devrait être envisagée, à condition que la société SDEI ait l’assurance de possèder le prochain contrat d’affermage : on comprend aisément qu’elle ne souhaite pas investir dans une station neuve, si son contrat est terminé avant l’amortissement.

- consommation :

- en 1996, 90 000 m3 ont été pompé dans le Petit Lac de Clairvaux.
- en 1995 : 89 300 ; en 1994 : 67 800 ; en 1980 : 67 000 m3.

Les grosse unités consommatrices sont Martelet, Quarroz (rue du lac), Cogepa, le College et l’hôtel " la raillette ", avec un total de 4240 m3.

Archéologie :

Au Nord du Grand Lac (secteur de La Motte aux Magnins), on note la présence de sites archéologiques, dont l’étude a été conduite à partir de 1970 par la Direction des Antiquités Préhistoriques de Franche-Comté ; les matériels recueillis ont permis de préciser l’emplacement de plusieurs villages d’âge Néolithique (PETREQUIN, Françoise PASSARD - 1980). Actuellement, le site reste à l’état de friche.

Bassin versant

Les bassins versants des petit et grand lacs de Clairvaux ont respectivement une superficie de 8 et 17 km².

L’environnement végétal :

Pour les lacs de Clairvaux, la forêt domine sur le bassin (60 % de la surface pour le grand lac et 70 % pour le petit) ; la prairie (avec 10 %), parsemée de haies et d’épineux au voisinage du petit plan d’eau, arrive en seconde position ; le pourtour immédiat est occupé par la tourbière.

La Communauté de Commune a créé une cellule de 2 techniciens chargés de s’occuper de l’ouverture des paysages par coupe d’arbres et d’arbustes et défrichages, afin que le paysage ne se ferme pas ; les branchages coupés sont brûlés sur place : les exporter et les brûler ailleurs permettraient une exportation de matière du BV.

DÉLIMITATION DU BASSIN VERSANT
HYDROGÉOLOGIQUE

Fonctionnement

Affluent :

L’alimentation des plans d’eau est assurée principalement par un ruisseau situé dans l’axe de la reculée, originaire d’exsurgences à caractère pérenne et temporaire dont les principales sont : la Fontaine du Piley (qui représente 50% des apports au Petit Lac), et la Fontaine Néron.

Une série de petites afférences de faible taille jalonnent les extrémités méridionales et la rive orientale des 2 Lacs.

Concernant la qualité biologique de ces ruisseaux afférents :

- les ruisseaux des Fontaines Piley et Néron ne présentaient pas en 1981 de signes de pollution notable ; la qualité de l’eau étaient cependant affectée durant la saison estivale, lors de l’occupation de la colonie.
- l’autre afférence du petit lac , en raison de la nature tourbeuse de ses fonds, ne présentait pas un Indice Biotique (Tuffery et Verneaux 1968) trop élevé.
- les afférences du Grand lac sont dégradés : à des conditions naturelles précaires d’écoulement, s’ajoute l’altération des fonds (recalibrages et busages au niveau des campings) à laquelle il faut ajouter la proximité des rejets (à l’époque où il y avait encore rejets) de l’usine Péterlite.

Emissaire :

Le Petit Lac communique avec le Grand Lac par l’intermédiaire d’un petit chenal de 300 mètres de long situé à son extrémité Nord, appelé " la Raillette " ; ce chenal est en partie alimenté par un ruisseau en provenance de Pré Tournon (rive Est) ; l’émissaire du Grand Lac nommé " le Paillon " situé à son extrémité Nord rejoint le Drouvenant en rive gauche à la côte 492, juste en aval de Clairvaux. Sur le Paillon se trouve une vanne permettant de jouer sur le niveau du Grand Lac.

Données de débits :

Des limnigraphes ont été installés entre les deux lacs sur la Raillette (de juin 1974 à juin 82) ; en amont du Petit lac à la Fontaine du Piley, et à l’aval du Grand Lac, juste avant la confluence de l’émissaire des Lacs avec le Drouvenant (de octobre1981 à mars 84).

Particularités

Cuvette : Existence d’une couche de marne en profondeur (= écran imperméable / arrivée sous-lacustres).

Sédiments : CO32- : riche, Matière Organique : pauvre, Métaux lourds.
Réchauffement estival bref.

Lacs fragiles , Apports excessifs : M.O, Anciennes matières toxiques.
3 stations classées Monuments Historiques (Bâtiments de France).

Etat de santé

Eaux Usées et Assainissement :

Etat actuel :

On note une bonne collecte, excepté pour les résidences secondaires.

* Assainissement individuel : pour l’ensemble des non-raccordés au réseau.
* Assainissement collectif : le réseau est géré par gestion communale, en régie directe. Il est de type :
           - séparatif : pour le nouveau lotissement, le camping et la rue de la Gare.
           - unitaire pour le reste.

95% de la population est estimée raccordée ; 5% estimée raccordable d’ici 2001. Cependant, des relevés effectués par le SATESE à la station d’épuration (STEP) montre la présence de quantités importantes d’eaux claires parasites, ce qui laisse supposer que le réseau n’est pas étanche. La présence de l’abondance d’eaux parasites provoque le déversement de pollution par les déversoirs d’orage.

Un point très positif est le fait que l’usine Péterlite est désormais raccordée : ses effluents (contenant de nombreux métaux lourds) nuisaient à la bonne qualité du Grand Lac ; par contre les eaux de lavage des filtres de la station de pompage (vase et résidus ferreux) sont toujours évacués en direction du Petit Lac.

A noter que la Colonie (200eqh) est autonome et indépendante pour l’instant : cette propriété de la ville de St-Ouen traite elle-même son eau pour la rendre potable (UV + chloration) ; de même, elle réalise un lagunage par drains enterrés ; par construction, il est impossible de connaître le rendement d’une telle installation.

Les apports en engrais et produits phytosanitaires :

Concernant le bassin versant du Grand Lac de Clairvaux exclusivement, il existe une exploitation agricole à Soyria (à l’Ouest des Lacs) et une à l’Est des Lacs, sur les hauteurs, à Hautecour où l’on semait du maïs.

On note la disparition des fromageries sur le secteur et le fait que la Charte Environnement va être mise en place.

Les industries :

L’usine Peterlite polluait le Grand Lac en métaux lourds à l’époque.
La station de pompage continue à envoyer ses eaux de lavage dans le Petit Lac.

Points positifs :

- collecte des rejets de l’usine Péterlite.
- projets assainissement (collecte de la Colonie et de la ferme du Villaret)

Surveillance sanitaire des eaux de baignade :

Les Services de la DDASS effectuent environ 6 analyses par an pendant la période estivale exclusivement, propice à la baignade, sur la plage du Grand lac de Clairvaux.

Les résultats sont satisfaisants, excepté pour l’année 1994 ; la DDASS suppose par ailleurs que le prélèvement représentatif de cette année avait été effectué à l’endroit même où un baigneur peu scrupuleux avait du s’attarder :

	Grand lac de Clairvaux
1992	6A
1993	6B
1994	7C
1995	7B
1996	5B
1997	6A

Les Poissons :

• Composition :

Les rendements de captures sont très faibles : 16 et 8.5g/m2 pour le Grand et Petit Clairvaux (4.5 g/m2 pour Maclu ; 57g/m2 à St-Point), parmis les plus bas enregistrés en 1985 sur les lacs jurassiens.

Les 2 plans d’eau s’apparentent à la famille des lacs à Gardon et carnassiers (Perche et Brochet), avec dans le grand lac, association du Corégone (avec Tanche et Rotengle) et présence peu conforme de la Grémille et de la Brême (espèces issues d’introductions malencontreuses ou accidentelles) ; la Truite et le Vairon sont absents.

Une promotion pourrait être faite afin d’augmenter l’effort de pêche du Corégone dans le Grand Lac, dont l’introduction dans le plan d’eau est réussie, contrairement à d’autres lacs Jurassiens.

Concernant le Brochet, un effort de capture trop intense et une zone littorale homogène et peu hospitalière, expliquent la rareté en individus juvéniles et en adultes de grande taille.

Certains éléments perturbent (à l’époque des relevés) le développement des poissons :
- la médiocre qualité de l’eau : désoxygénation, présence de micropolluants, et remise en suspension de particules fines sous l’effet du vent ou des activités touristiques.
- la faible production secondaire
- un effort de pêche sélectif (visant les carnassiers)
- l’absence de gestion piscicole pour le Petit Lac.

Le Poisson est la prime à la bonne gestion du milieu ; le fond du problème est la dégradation du milieu (pollution, modification). Compte tenu des améliorations apportées depuis la date des relevés, on peut s’attendre à une amélioration.

• Etat sanitaire :

- aucun élément pathogène spécifique en bactériologie ;
- Parasitologie : présence abondante de Triaenophorus pour la Perche, et sensibilité sérologique élevée des Corégones pour la maladie virale NPI.

Ces parasitismes peuvent entraîner la mortalité des alevins de Salmonidés notamment.

Mode de gestion