Bulletin de situation hydrologique
des bassins Rhône-Méditerranée et Corse
du 10 septembre 2004

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Version résumée

 

Version complète

Résumé de l'année hydrologique 2003-2004

Juillet et août 2004
Juillet 2004 a été marqué par la poursuite du déficit hydrographique enregistré depuis six mois sur l'ensemble du bassin. Les fortes pluies du mois d'août ont permis de soulager une situation devenue préoccupante et ont bénéficié aux réserves d'eau superficielle, aux rivières et aux aquifères karstiques du nord et de l'est du bassin.
En revanche, à la fin août la situation reste très préoccupante sur les cours d'eau de la partie sud du bassin, sur l'ensemble de la région PACA, la frange littorale méditerranéenne, la vallée du Rhône et ses affluents jusqu'à la hauteur de Valence, ainsi que les bassins du Tech, de l'Aude et de la Lozère en Languedoc-Roussillon.

Mai et juin 2004
Pour mai et juin 2004, des pluies trop faibles et irrégulières maintiennent la situation  de sécheresse sur l'ensemble du bassin, mis à part en Languedoc-Roussillon ; les milieux aquatiques et notamment les eaux souterraines  gardent encore la mémoire de l'été 2003.

Mars et avril 2004
Des pluies très inégalement réparties occasionnent un net déficit hydrologique dans le sud-est, et plus encore dans le nord du bassin où les grands aquifères présentent encore les cicatrices des conditions exceptionnelles de l'an passé.

Janvier et février  2004
Les excès de l'an passé se trouvent compensés par des conditions moyennes à légèrement excédentaires.

Novembre et décembre 2003
Les phénomènes records en pluviométrie et hydrologie apparus en décembre, ne bouleversent pas une situation globale plutôt moyenne.

Septembre et octobre 2003
Héritiers d'une situation exceptionnelle en sécheresse et en température, ces deux premiers mois hydrologiques entament un retour à la normale avec des variations locales et pour ce qui est des grands aquifères, une inertie intrinsèque.

Situation résumée à la fin août 2004

La situation hydrologique 

Dans la continuité du printemps, la situation des cours d'eau et des nappes est demeurée préoccupante en ce mois de juillet 2004. Beaucoup de départements ont pris des mesures de restrictions d'usage. La pluviométrie du mois d'août a offert une amélioration en terme de débit des cours d'eau et de niveaux de nappes, permettant sur certains secteurs une inversion de la tendance. 

Pluviométrie

En juillet, la répartition des pluies est très contrastée : les quantités d'eau recueillies sont quasi-normales dans le nord du bassin alors que le sud affiche un net déficit.

De nombreux et fréquents épisodes orageux ont touché le bassin au mois d'août. Les fortes précipitations les accompagnant permettent d’obtenir, sur une grande partie du bassin, un cumul mensuel excédentaire, jusqu’à deux à trois fois les normes de saison. Seuls le littoral méditerranéen, les Alpes du Sud ainsi que le nord de la Corse y échappent avec des valeurs mensuelles à nouveau déficitaires.

Cours d'eau

  • En Franche-Comté, la pluviométrie de juillet a enrayé l'étiage en cours qui reste tout de même marqué, la situation demeurant  très sensible à toute période de temps sec et chaud prolongé. Les pluies importantes du mois d'août ont ensuite permis une amélioration considérable de la situation qui est redevenue normale en fin de période, la vigilance restant tout de même de mise pour la suite.
  • En Bourgogne, la Saône et ses affluents ont présenté, pendant le mois de juillet, des valeurs de débits inférieures voire très inférieures à la normale. La pluie tombée en abondance en août a provoqué une montée modeste mais générale des rivières. La moitié des stations hydrométriques a enregistré un VCN3 supérieur à la moyenne.
  • En Rhône-Alpes, toute la région est en situation d'étiage prononcé en juillet, à l'exception du secteur alpin d'altitude et des cours d'eau du Forez. Au début du mois d'août, la situation est comparable à celle observée en 2003 avec un franchissement du 1/10ème du module sur une majorité de cours d'eau. Plusieurs épisodes pluvieux successifs permettent une inversion de la tendance à la mi-août. Mais début septembre, faute de nouvelles précipitations, les débits sont à nouveau partout orientés à la baisse.
  • En Provence-Alpes-Côte d'Azur, les cours d'eau ont continué de subir le manque de pluie engagé au printemps. A la fin août, même si ces cours d'eau sont par nature en étiage, les débits sont en-dessous des débits moyens observés les années précédentes. L'effet des orages, en juillet et août, s'est fait localement ressentir positivement mais sur de courtes durées.
  • En Languedoc-Roussillon, au cours du mois de juillet, le débit des cours d'eau s'est notablement affaibli, cette baisse s'étant poursuivie durant le mois d'août. Ce tarissement des débits au coeur de l'été est habituel. Un net état de sécheresse en Lozère, sur les cours d'eau cévenols et des situations critiques sur les cours d'eau de la montagne noire sont cependant à signaler. 
  • En Corse , le débit de base de la majorité des cours d'eau se situe autour de la médiane, exception faite de l'Asco ( étiage décennal sec), du Golo (étiage vicennal sec) et de l'Ortolo (fréquence décennale humide).
  • L'hydraulicité constatée en juillet 2004 sur le bassin du fleuve Rhône est assez proche de la situation observée l'année dernière pour la même période. Sur l'ensemble des stations du Rhône, elle reste relativement faible. En août, la pluviométrie soutenue sur l'ensemble du bassin rhodanien a entraîné une hausse notable des débits permettant de sortir de la situation d'étiage.
    Au mois d'août, la centrale nucléaire de Tricastin a connu une situation de pré-alerte, mais les seuils de température de rejets des eaux de refroidissement de la centrale autorisés n'ont pas été dépassés (note de la Direction de l'eau du 13 août 2004 à ce sujet).

Eaux souterraines

  • En Franche-Comté, à la fin juillet, les niveaux des réserves étaient très bas, cependant nettement moins que ceux de juillet 2003. Les évènements pluvieux leur ont permis de remonter et parfois de façon très spectaculaire dans certains aquifère karstiques, ce qui ne compense pourtant pas les effets de plus d'un an de déficit sévère.
  • En Bourgogne, les cumuls pluviométriques importants relevés après les orages de juillet et août n'ont pas eu d'incidence sur le comportement des nappes qui voient leur niveau décroître régulièrement au cours de la période.
  • En Rhône-Alpes, dans l'ensemble, les niveaux des nappes restent très bas tout en étant supérieurs au minima de l'été 2003. Quelques rares secteurs tels que la plaine du Forez, la plaine de Valence, la vallée de Vienne et la combe de Savoie présentent une situation normale.
  • En Provence-Alpes-Côte d'Azur, les nappes sont globalement toutes en baisse constante, leurs niveaux étant majoritairement inférieurs aux normales inter annuelles, exception faite des aquifères influencés par les apports des irrigations gravitaires (Crau, Val de Durance). Les nappes les plus basses sont les nappes situées en moyenne montagne, sur des bassins versants qui n’ont pas bénéficié de la fonte de la neige.
  • En Languedoc-Roussillon, les niveaux des nappes sont conformes aux moyennes inter annuelles voire supérieurs, à l'exception des secteurs très influencés (les nappes du Roussillon et de l'Astien).
  • En Corse , les nappes suivies sont toutes proches d’une situation médiane.

Milieux aquatiques et peuplements piscicoles

Sur les stations observées, le pourcentage de cours d’eau en assec est de 32% pour la région Provence Alpes Côte d’azur et seulement de 10% pour la région Languedoc-Roussillon.
Les mortalités des peuplements piscicoles peuvent être considérées assez peu nombreuses sur l’ensemble du bassin. Les mortalités observées sont dues à des assecs, à l'altération de l'eau suite à des orages, à des dysfonctionnement de stations d'épuration, au lessivage de réseaux d'assainissement et de terres agricoles.
Le bilan est contrasté, mais l’étiage de cette année est beaucoup moins important que celui de 2003. Par conséquent, les dommages au milieu sont également moins importants.
Présentation du Réseau d'Observation de Crise des Assecs (ROCA) sur le site du conseil supérieur de la pêche.

Mesures prises en vue de la préservation de la ressource en eau

L'expérience de 2003 a mené un grand nombre de départements à prendre des arrêtés cadre en vue de la gestion et préservation de la ressource en eau (départements 21, 71, 01, 07, 26, 42, 69, 48, 04, 05, 84).
Ils ont été suivis de l'application d'arrêtés de restriction des usages de l'eau, notamment en régions Bourgogne, Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d'azur.

rdbrmc.gif (1317 octets)   Action concertée dans le cadre du Réseau de Bassin Rhône-Méditerranée-Corse