Le
bulletin de situation hydrologique sera publié jusqu'en août 2004 en
version texte seulement (effectif de service temporairement réduit).
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résumée (ci-contre)
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Résumé
de l'année hydrologique 2003-2004
Mai et juin 2004
Pour mai et juin 2004, des pluies trop faibles et irrégulières
maintiennent la situation de sécheresse sur l'ensemble du bassin,
mis à part en Languedoc-Roussillon ; les milieux aquatiques et notamment
les eaux souterraines gardent encore la mémoire de l'été 2003.
Mars et avril 2004
Des pluies très inégalement réparties occasionnent un net déficit
hydrologique dans le sud-est, et plus encore dans le nord du bassin où
les grands aquifères présentent encore les cicatrices des conditions
exceptionnelles de l'an passé.
Janvier et février 2004
Les excès de l'an passé
se trouvent compensés par des conditions moyennes à légèrement
excédentaires.
Novembre et décembre
2003
Les phénomènes records en pluviométrie et hydrologie apparus en
décembre, ne bouleversent pas une situation globale plutôt moyenne.
Septembre et
octobre 2003
Héritiers d'une situation exceptionnelle en sécheresse et en
température, ces deux premiers mois hydrologiques entament un retour à la normale avec des variations locales et pour ce
qui est des grands aquifères, une inertie intrinsèque.
Situation
résumée à la fin juin 2004
La situation hydrologique
La situation est préoccupante en cette fin
juin 2004 à l’exception de la région Languedoc-Roussillon.
Certains département ont pris des mesures de restrictions d'usage ou
sont sur le point d’en prendre. La situation est globalement
meilleure qu’en 2003 à la même période.
Le mois de juillet sera déterminant et les pluies observées à ce jour,
sont insuffisantes pour inverser la tendance mais apportent un répit
bienvenus bien qu’inégalement réparti.
Pluviométrie
Les mois de mai et juin ont été
généralement secs. Cependant, des précipitations très localisées mais
intenses ont été observées, particulièrement en juin : en début de mois
dans le Jura, le 11 juin en Languedoc, le 14 avec de violents orages sur
Calvi, et du 23 au 23 juin en Rhône-Alpes.
Quoique trop tardive pour se traduire par des précipitations efficaces,
cette pluviométrie a donné un coup de pouce aux débits et épargné
quelque peu la vidange des nappes, quelle soit naturelle ou par pompage. Ces
circonstances pluvio-orageuses se sont conjuguées avec des températures
fraîches en mai et chaudes sans excès en juin.
Cours d'eau
Actuellement, les cours d'eau de montagne
sont encore privilégiés par la fonte inachevée du manteau neigeux, tandis
qu'en Pyrénées Orientales, c'est l'abondance des précipitations qui génère
les débits. Ailleurs, l'hydrologie est beaucoup plus précaire avec de
nombreux assecs.
- En
Franche-Comté, un étiage généralisé s'est mis en place en
mai, et s'accentue quelque peu en juin. Les fréquences de retour d'une
telle situation est de 5 à 10 ans, parfois plus comme pour le Salon, le
Scey et le Rahin ainsi que le Lison et la Bienne (Haute Saône).
- En
Bourgogne, les débits nettement inférieurs aux moyennes
saisonnières, témoignent de période de retour entre 3 et 7 ans.
Les plus faibles débits s'observent en bassin de Saône. Bien
que préoccupant, cet état de faits n'a rien à voir avec l'été 2003.
- En
Rhône-Alpes, l'hydrologie s'est fortement dégradée en mai et
surtout en juin. La sécheresse est sévère dans l'Ain et l'Isère avec
des périodes de retour souvent supérieures à 10 ans.
- Pour
la Provence-Alpes-Côte d'Azur, les débits sont encore soutenus
pour les cours d'eau d'altitude et dans le sud-est grâce aux pluies de
mai. Ailleurs, l'étiage est important (25% de la moyenne) spécialement
dans l'ouest de la région, à l'exclusion des cours d'eau qui bénéficient
des retours d'irrigation. Le mois de juin a vu cette situation
s'aggraver.
- En
Languedoc-Roussillon, après des crues printanières, les débits
sont proches des normales saisonnières sauf dans les régions de piémont
(Cévennes, Audois).
- La
Corse présente une situation hydrologique normale, à
l'exception du Liamone et du Fango en situation quinquennale sèche.
- L'hydraulicité
constatée en juin 2004 sur le bassin du fleuve Rhône est assez
proche de la situation observée l'année dernière pour la même période.
Sur l'ensemble des stations du Rhône, elle reste relativement faible.
Elle se positionne dans les 7 à 19 situations les plus extrêmes
rencontrées ces 85 dernières années.
Eaux souterraines
La
piézométrie est généralement moyenne sur l'ensemble du bassin à
l'exception du nord-est de la région Rhône-Alpes (Pays de Gex, Genevois) où
les étiages battent des records, ainsi que dans le sud Drôme et les
Baronnies où la situation de 2003 est presque retrouvée.
Etat
des milieux et peuplements piscicoles
Des
proliférations algales ont été notées en certains points du bassin :
Durance moyenne , cours d’eau des Alpes Maritimes, Ain , Drôme, Ardèche,
petits fleuves côtiers Est.
Des mortalités piscicoles précoces liées aux assecs sont signalées dans
la Drôme (Véore, Haute Drôme), le nord ouest du département de l’Isère,
sur le bassin de la Durance moyenne ( Largue, Asse), et les cours d’eau du
département du Var. On observe quelques mortalités ponctuelles liées à
des dysfonctionnements de stations d’épuration (Luye, bassin de la
Durance, …).
En Franche Comté, les températures encore fraîches de cette période et
quelques précipitations ont eu pour effet de limiter les impacts sur les
peuplements.
Les premières observations sur la densité d’alevins de truite issus de
la fraie de cet hiver laissent présumer sur certains secteurs (Ain, Coise,
Ardèche) une faiblesse des stocks de géniteurs consécutive à l’épisode
de sécheresse de 2003.
La taille des alevins de truite ( observations en Franche Comté) paraît
être inférieure à celle observée les autres années.
A l’inverse, on rappellera que la violence des crues de l’hiver passé
représente un impact négatif sur la reproduction des salmonidés, ainsi
que sur les populations d’apron en Ardèche.
La reproduction du brochet a pu être perturbée, dans certains secteurs de
l’Ain, par la faiblesse des crues de printemps entraînant une déconnexion
des annexes fluviales et dans le Jura, par des problèmes d’assèchement
des frayères.
La
reproduction printanière des cyprinidés semble s’être déroulée
de façon normale .
La présence d’apron (Zingel asper) a été observée dans la Loue entre
Chenecey et Port Lesney, en densité non négligeable. L’étude détaillée
de la répartition de cette espèce de grand intérêt patrimonial est menée
par le CSP sur le bassin du Rhône, dans le cadre d’un contrat LIFE en préparation.
Espèces
migratrices
La migration de remontée des aloses commencée depuis début mai se
termine. Globalement, le bilan est satisfaisant. Des remontées ont été
observées dans l’Ardèche, le Rhône à Donzère, Montélimar et jusqu’à
Valence.
La reproduction de l’alose semble avoir été peu importante en Ardèche,
bonne sur la Cèze et a été notée dans le Rhône.
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