Délégation de bassin Rhône-Méditerranée-Corse

ETE 2003 : INFORMATION SECHERESSE



 


16 juin 2003

BASSIN RHONE-MEDITERANNEE-CORSE
ETAT DES ARRETES PREFECTORAUX DE RESTRICTION D’USAGE EN SITUATION DE SECHERESSE

 

Situation établie par les Directions Régionales de l'Environnement du bassin Rhône-Méditerranée-Corse le 16 juin 2003.


 
FRANCHE-COMTE
1 - La pluviométrie
Durant le mois de mai, les hauteurs d'eau recueillies, variant de 50 à 110 mm, ont été déficitaires.
2 - Les zones les plus touchées
Il s'agit principalement du sud de la région.
3 - L'état des cours d'eau
La situation, considérée comme normale à la fin mai, s'est aggravée durant la première quinzaine de juin.

Plusieurs cours d'eau sont d'ores et déjà en période de crise ( débit inférieur au 1/10 du module ). Il s'agit principalement des rivières du Jura (la Bienne, la Furieuse, la Brenne) et quelques habituées comme le Doubs à l'aval de Pontarlier, la Savoureuse et le Rahin.

Tous les autres cours d'eau de la région sont en situation d'approche de crise.

4 - L'état des aquifères
Les nappes de Franche-Comté sont dans l'ensemble plus basses de 0,40 à 0,50 m par rapport à leur état en mai 2002 et se rapprochent des niveaux rencontrés en principe au cœur de l'été.
Seule, la nappe du Breuchin connaît actuellement une situation normale.
5 - L'état des barrages
 
6 - L'état des milieux et peuplements aquatiques
 
7 - L'organisation préventive et les difficultés possibles
Rien n'est à signaler à ce jour.
8 - Les mesures prises
Département Date de l’arrêté Descriptif de la mesure
     
 

BOURGOGNE
1 - La pluviométrie
La pluviométrie cumulée est très inférieure à la normale depuis le début de l’année ( -50% sur 4 mois à Dijon, ce qui correspond à une période cinquenténale).
Cela représente un manque de 100 mm sur 4 mois.
2 - Les zones les plus touchées
La partie de la région Bourgogne située dans le bassin Rhône-Méditerranée-Corse est la plus touchée. Le bassin Seine-Normandie l'est également.
3 - L'état des cours d'eau
Sauf quelques exceptions, les cours d’eau ont des débits faibles depuis longtemps, plus précisément inférieurs au 1/5ème du module depuis 1,5 mois.

Certains cours d’eau ont un débit inférieur au 1/10ème du module depuis 3 semaines (la Seille, la Grosne) . L’Ouche et la Tille avaient aussi des débits inférieurs au 1/10ème du module, mais ceux-ci ont augmenté à la suite des précipitations importantes de ce samedi. Cependant, s’il ne pleut pas plus, le répit sera court surtout avec les fortes températures actuelles.

De manière générale, les débits sont très bas partout.

4 - L'état des aquifères
Les aquifères étaient très bien rechargés à la fin de l’hiver. Leur vidange précoce les a ramenés au niveau de 2002 (cela avait engendré beaucoup de difficultés).
Les grands aquifères profonds ne posent pas trop de soucis.
Les aquifères moins puissants ont déjà bien baissé.
5 - L'état des barrages
Les barrages n’ont pas été remplis (sécheresse précoce) et l'on a déjà commencé à les utiliser. Malgré les mesures d’économie prises, la navigation fluviale sera certainement arrêtée tôt dans la saison.
6 - L'état des milieux et peuplements aquatiques
On observe une eutrophisation très importante et des cas de mortalités ont été relevés.

La température des cours d’eau semble exceptionnellement élevée.

7 - L'organisation préventive et les difficultés possibles
Des cellules de crise ont été mises en place en Côte d'Or et Saône-et-Loire, ainsi que dans l'Yonne (hors RMC).

Très large information et communication menées auprès du public

Des arrêtés de restriction ont été pris et d'autres sont certainement à venir très prochainement.

8 - Les mesures prises
Département Date de l’arrêté Descriptif de la mesure
COTE D’OR 23/04/03 Interdiction d’irriguer les céréales d’hiver.
COTE D’OR 02/06/03 Restrictions d’usage par bassin versant.
 

 
RHONE-ALPES
1 - La pluviométrie
De manière générale, forts déficits pluviométrique depuis début mars 2003.
Et, sa
uf pluviométries exceptionnelles (les orages de ces derniers jours n'ont eu que des effets locaux très ponctuels), une crise majeure est à attendre sur les cours d'eau traditionnellement sollicités par les prélèvements agricoles : le Doux (07), la Drôme (26), ...
2 - Les zones les plus touchées
Toute la Région Rhône Alpes, à l’exception des cours d’eau de régime nival des Alpes.
3 - L'état des cours d'eau
Il est extrêmement bas pour la saison : sur soixante stations télétransmises, vingt connaissent déjà un débit inférieur au 1/10 du module et vingt autres un débit compris entre 10 et 20% du module. Ceci est tout a fait exceptionnel pour un 15 juin.

Pour environ la moitié des stations, les débits ont une fréquence plus rare que la fréquence décennale, comparés aux débits des années antérieures à la même date du 15 juin.

Les courbes de tarissement sont très rapides, accentuées par les fortes chaleurs qui favorisent l’évapotranspiration (et par le début des prélèvements agricoles).

4 - L'état des aquifères
Pour l'ensemble des nappes à réserve importante et à forte inertie, type plaine de Valence et plaine de l’est Lyonnais, les niveaux sont proches de la moyenne habituelle de l'époque. Cependant on note l'influence très précoce des prélèvements agricoles dans les zones sollicitées pour l'irrigation. 

Par contre les nappes dont le régime est très influencé par celui des cours d'eau avec lesquels elles sont en relation, comme la vallée de la Drôme par exemple, ainsi que les secteurs karstiques (comme le Vercors), à faible réserves, se trouvent à des cotes très inférieures aux moyennes saisonnières.

5 - L'état des barrages
Pas d'informations à ce sujet.
6 - L'état des milieux et peuplements aquatiques
Pas d’informations particulières. Les problèmes graves se déclareront vraisemblablement par la suite, mais sans doute assez tôt  (nombreux assecs en juillet ?).
7 - L'organisation préventive et les difficultés possibles
Les difficultés à venir concernent surtout les cours d’eau soumis à des prélèvements agricoles : les conflits d’usage habituels vont être rapidement exacerbés et des assecs complets sont à craindre sur des cours d’eau comme la Drôme (26), le Doux (07)…

Des difficultés sont également signalées dans la presse au lac de Paladru, où les niveaux baissent de manière importante car les apports ne compensent plus les débits prélevés à l’exutoire par les industriels.

Programmation des cellules sécheresse :
- Loire : le 11 juin,
- Ardèche : le 19 juin,
- Drôme : le 18 juin.

8 - Les mesures prises
Département Date de l’arrêté Descriptif de la mesure
     
 

LANGUEDOC-ROUSSILLON
1 - La pluviométrie
Les précipitations des trois derniers mois ont été déficitaires sur la quasi totalité des départements de la Lozère, du Gard, de l’Hérault et de l’Aude, avec des rapports à la normale se déclinant généralement entre 50 et 75 %.

La Camargue, le Limouxin et le département des Pyrénées-Orientales ont bénéficié d’un arrosage proche de la normale, avec un excédent observé dans le Vallespir (66).

2 - Les zones les plus touchées
Le nord-ouest de la Lozère, le sud-ouest des Cévennes et le Narbonnais sont les zones les plus touchées avec des rapports de précipitations à la normale compris entre 25 et 50 %.
3 - L'état des cours d'eau
Hormis le département des Pyrénées-Orientales, les valeurs des VCN3 de la première quinzaine de juin indiquent un état " sec " des cours d’eau. Les fréquences sont estimées de 2 à 5 ans pour les départements de l’Aude, de l’Hérault et du Gard et de 3 à 10 ans pour le département de la Lozère.
Quelques exceptions sont cependant à noter avec le Vistre (30) et la Berre (11) qui enregistrent des états " humides ".
4 - L'état des aquifères
Les niveaux piézométriques sont actuellement partout en baisse généralisée.
On se situe très généralement à une côte inférieure à la normale, voire très inférieure aux moyennes interannuelles, à l’exception d’un point situé dans la nappe superficielle en Salanque (66), et dans le karst du pli est de Montpellier (34), où l’on est encore au dessus des moyennes.
5 - L'état des barrages
 
6 - L'état des milieux et peuplements aquatiques
 
7 - L'organisation préventive et les difficultés possibles
Le département de la Lozère devient vigilant avec la tenue d’une première réunion d’observation qui s’est déroulée en préfecture le 13 juin 2003.
8 - Les mesures prises
Département Date de l’arrêté Descriptif de la mesure
     
 

PROVENCE-ALPES-COTE-D'AZUR
1 - La pluviométrie
Les précipitations du printemps 2003 (de mars à mai 2003) ont été déficitaires sur la quasi-totalité de la région PACA. Mars et mai ont été deux mois secs et chauds et le bon arrosage d’avril n’a pas suffit. Les rapports à la normale de ce dernier trimestre se déclinent entre 25 et 75%. Ce déficit vient s’ajouter au déficit constaté en janvier et février.
2 - Les zones les plus touchées
L’effet de ce déficit sur les ressources en eau se fait sentir sur toute la région ; les débits des cours d’eau restent soutenus en secteur de montagne grâce à l’effet de la fonte des neiges.
3 - L'état des cours d'eau
Les ressources en eau superficielles commencent elles-aussi à subir les effets de ce manque de pluie même si la fonte des neiges vient soutenir les débits des cours d’eau alpins. Par indisponibilité de la banque nationale des données hydrologiques (HYDRO), il n’est pas possible de qualifier la période de retour des débits qui ont été mesurés.

Les cours d’eau soumis au régime nival bénéficient toujours de l’effet de la fonte des neiges, toutefois le stock neigeux s’affaiblit rapidement sous l’effet des fortes chaleurs ; le soutien des débits s’affaiblit donc. Les débits des cours d’eau à régime méditerranéen sont faibles par rapport à ceux qu’ils devraient être en cette période, car ils n’ont pu bénéficier de la recharge des pluies de printemps.

4 - L'état des aquifères
L’ensemble des aquifères est en baisse à l’exception des aquifères alpins qui se rechargent conformément à leur régime nival et des nappes de la Crau qui bénéficient d’une recharge liée aux irrigations. Les grandes nappes alluviales demeurent en dessous de leur niveau moyen pour cette période. Globalement ces aquifères bénéficient encore des recharges de l’automne dernier.
5 - L'état des barrages
Pas d’informations récentes dûment transmises. On peut toutefois constaté que globalement toutes les grandes réserves ont été remplies grâce aux apports de la fonte des neiges et à l’effet bénéfique des pluies d’avril.
6 - L'état des milieux et peuplements aquatiques
Pas d’indication récente, à priori pas encore de milieu perturbé mais vu les fortes chaleur, on pourrait craindre une dégradation prochaine.
7 - L'organisation préventive et les difficultés possibles
Pas de disposition prise. Une prochaine réunion SGAR est en préparation (administrations régionales, EDF, arrosants basse Durance et société du canal de Provence).
8 - Les mesures prises
Département Date de l’arrêté Descriptif de la mesure
     
 

CORSE
1 - La pluviométrie
Pour le quatrième mois consécutif (depuis février) la pluviométrie est déficitaire. Ce déficit est de l'ordre de 50% en moyenne sur la période, soit près de 150 mm.
2 - Les zones les plus touchées
Le pourtour littoral et la moyenne montagne d'altitude inférieure à 1000 m sont les plus touchés par la sécheresse, n'ayant pas bénéficié de la fonte du manteau neigeux hivernal, abondant en altitude cet hiver.
L' ensemble du littoral occidental est cependant le plus concerné avec des déficits atteignant 60% à 80%.
3 - L'état des cours d'eau
La quasi totalité des cours d'eau contrôlés présente maintenant un débit de base plus faible que le décennal sec.
4 - L'état des aquifères
Les niveaux sont en général très largement inférieurs à la moyenne (du quinquennal au vingténnal sec). Seul l'aquifère du Fium'Orbo est en position normale et fait ainsi exception.
On rencontre les situations les plus délicates sur le sud de la plaine orientale (Tarco) et sur le Sartenais (Baracci).
5 - L'état des barrages
Il y a eu un bon remplissage hivernal mais le déstockage des ouvrages à vocation agricole et/ou AEP a débuté précocement du fait des conditions de sécheresse et de chaleur.
L'évolution des stocks dans les retenues à usage hydroélectrique est normale.
6 - L'état des milieux et peuplements aquatiques
 
7 - L'organisation préventive et les difficultés possibles
Une attention particulière sur l'évolution climatique est portée notamment par les administrations concernées, les gestionnaires de barrages et la profession agricole.

Pour l'instant aucune cellule préfectorale de suivi n'a encore été activée.

8 - Les mesures prises
Département Date de l’arrêté Descriptif de la mesure